Déjà dans les cordes
Le réveil a sonné à 5h40 ce matin dans le village olympique pour l’Equipe de France. Certaines ont de l’énergie à revendre dès le saut du lit et il fallait espérer que les Tricolores rentrent dans cette catégorie pour faire face au basket si dynamique du Japon. Les Japonaises imposent en effet un rythme effréné à base de relances rapides, de tirs en première intention et d’une agressivité de tous les instants en défense. La seule solution pour compenser un déficit physique évident.
Et la méthode fonctionne. Les Tricolores ont beau avoir réalisé un meilleur départ, alimentant Sandrine Gruda près du cercle et profitant de la présence imposante d’Helena Ciak au rebond offensif, elles ont surtout vu avec soulagement les troupes de l’Américain Tom Hovasse vendanger les nombreuses positions qu’elles étaient parvenues à se créer. Et dès que l’adresse refit son apparition dans l’immense Saitama Super Arena, l’intéressant matelas français (17-9) eut tôt fait de disparaître à la faveur d’un 1-10 à cheval sur deux quart-temps. Les intérieures trappées à la vitesse de l’éclair, ce sont les arrières qui ont continué à alimenter la marque, Marine Johannès et Alix Duchet en tête. Le Japon répondait avec ses armes : du mouvement, du mouvement et encore du mouvement. Un ballet incessant de drives, de coupes et d’écrans qui oblige à une attention et des efforts de tous les instants.
La France a tant bien que mal contenu les assauts nippons mais a sombré au retour des vestiaires, multipliant les fautes et peinant à contenir la minuscule Rui Machuda, pile électrique d’1,62 m. La meneuse japonaise mène des raids déterminés vers le panier et sème la panique lorsque les changements défensifs peinent à s’effectuer (11 passes décisives). Elle a permis à son équipe de signer un 3-13 en cinq minutes pour prendre fermement le contrôle des opérations (39-47). Il fallait toute la science du jeu dos au panier de Sandrine Gruda et l’activité de Gabby Williams pour ne pas totalement décrocher.
La résistance payait en début de quatrième quart-temps avec un excellent passage de Sarah Michel associée à Alix Duchet pour contrer la pression japonaise et l’abattage de Williams. Un spectaculaire chassé-croisé s’installait alors dans les quatre dernières minutes, chaque équipe prenant tour à tour la tête. A une minute du buzzer le Japon, mené d’un point, enchaînait un 2+1 de Maki Takada puis un tir primé assassin de Moeko Nagaoka (78-74). Un typhon est attendu dans la soirée sur les côtes japonaises mais c'est bien une pluie de trois-points qui s’est abattue sur les Bleues dans le money time (5 sur la période).
Le tournoi olympique féminin vient à peine de commencer mais la France est déjà en grand danger dans sa quête des quarts de finale.
Japon bat France 74-70
Les réactions
Gabby Williams : "C'est dur de jouer 40 minutes contre une agressivité comme ça. C'est dur de jouer à 10h du matin mais le Japon s'est levé à la même heure que nous donc ce n'est pas une excuse."
Endy Miyem : "Ce n'est pas facile. On a répondu présentes mais dans ce genre de compétition ça se joue à pas grand-chose et notamment quand on a l’avantage ne pas rendre des munitions pour revenir dans le match. C’est une très belle équipe qui transite très vite de la défense à l’attaque. On n’a pas le temps de réfléchir, c’est action-réaction et tout le match comme ça. Elles sont très rapides, très vives ce qui force beaucoup à communiquer. Il faut se remettre la tête à l’endroit maintenant. Il ne faut pas se morfondre pendant 100 ans mais avancer."
Valérie Garnier : "Nous avons eu beaucoup de hauts et de bas individuellement comme collectivement. Et à chaque fois qu’on fait une erreur contre le Japon elles marquent à trois-points, elles sont d’une adresse redoutable. C’est toujours mieux de commencer une compétition en gagnant mais il reste deux matches pour atteindre notre objectif des quarts de finale. Ce que je sais c’est qu’il faut jouer pour gagner ces rencontres qui suivent. Il va falloir trouver de la stabilité quand on rentre sur le terrain. Plein de petits détails font qu’on perd de 4 points. C’est un jeu si particulier. Nous n’avons pas l’habitude de ce basket asiatique. On leur a posé problème en mettant la balle dessous et elles, de leur côté, ont fait sortir les grandes."
Sandrine Gruda : "Je sais que notre groupe est compliqué. Et je sais à quel match il fallait être présentes. Et nous ne l’avons pas été. L’agressivité a joué un grand rôle aujourd’hui, surtout en défense. En général l’Equipe de France est connue pour sa défense et encaisser 74 points c’est beaucoup trop. On s’est fait trouer à bien des reprises."