Le Mans tout puissant
Le Mans - Hyères-Toulon : 70-67
En entrant sur le parquet de Bercy, Le Mans a pu voir les larmes couler sur les joues des joueuses de Mondeville. Championnes de France cadettes et vainqueurs à deux reprises de leur adversaire du jour, les Normandes venaient tout juste de perdre la Coupe. Une mise en garde pour le SCM, sacré champion de France le week-end dernier et qui avait notamment passé 21 points au HTV en demi-finale du Final Four.
Des Toulonnais peut-être revanchards et qui vont être les premiers à prendre la température de l'évènement. Après que les deux équipes se soient fendues d'un peu présentable 2/15 aux tirs en trois minutes, l'agressivité et les prises de risque du HTV portent leurs fruits (7-14, 7e). Mais en face, Kevin Mendy veille au grain. L'international juniors, qui a disputé le tournoi de Mannheim il y a quelques semaines, fait apprécier sa polyvalence. Dominateur au rebond il n'hésite pas à s'écarter en attaque pour un tir de loin ou un drive bien senti. Le Mans recolle (16-16), passe devant suite à un bon passage de Miguel De Almeida (25-22, 12e), mais le HTV a la gâchette facile, aucun état d'âme et une multitude de solutions offensives.
A la pause, neuf joueurs varois différents ont inscrit au moins deux points. En face la marque se limite à quatre éléments et lorsque Mendy rejoint le banc avec deux fautes, les Sarthois tombent en panne sèche. Ils vont encaisser un 15-4 ponctué par un improbable tir au buzzer de Fodie Cissoko (29-37).
Et le troisième quart-temps n’apporte guère de changement à ce scenario. Les Azuréens vont même compter jusqu’à douze longueurs d’avance sur une superbe inspiration à la passe d’Axel Julien. Le HTV compte quelques dangereux pistoleros en son sein et surtout sélectionne parfaitement ses tirs de loin à l’image de Thibault Leclerc-Lamponi. Son adversaire en revanche ne parvient pas à régler la mire et arrose joyeusement au-delà des 6,25 m (5/28 après trois quart-temps).
Mais quelques ballons récupérés en défense, une plus grande agressivité vers le cercle et l'activité incessante de De Almeida permettent aux Manceaux de grignoter patiemment leur retard (51-53, 30e). Le SCM a clairement haussé le ton défensivement et aucun joueur du HTV ne semble en mesure de faire la différence individuellement. Etouffés, ils multiplient les balles perdues tandis qu'en face, De Almeida touche au sublime. Sur deux tirs primés, il fait céder la digue varoise et en 13 minutes le SCM a signé un impressionnant 34-14 (63-55, 34e).
Le vent a tourné mais le HTV jamais vaincu, jette ses dernières forces dans la bataille. Une claquette sur un nouveau rebond offensif de Mendy éloigne un instant le danger (69-62) mais à 13 secondes de la fin Axel Julien trouve le moyen de shooter à deux reprises à trois-points pour envoyer le match en prolongation. Le cercle rejette ses tentatives, Le Mans réalise le doublé.
Eric Lopez, entraîneur HTV : "Le Mans était supérieur dans son adresse à 3 points. Nous avons essayé de les gêner aussi avec des tirs à l'extérieur mais il n'y avait rien à faire. C'est une belle équipe que nous affrontions aujourd'hui et je les félicite mais je tiens aussi à féliciter mes joueurs. Ce match c'est joué à pas grand chose, ce sont les aléas du basket."
Axel Julien, joueur HTV : "Nous étions content de jouer à Bercy, on ne pensait pas aller jusqu'au bout de cette coupe. Nous avons beaucoup travaillé cette semaine pour préparer cette finale. On leur a fait peur dans la première mi-temps mais malheureusement on a lâché dans le troisième quart-temps."
Mathieu Lemercier, entraîneur Le Mans : "Nous étions un peu crispés en début de rencontre, car ce n'est jamais facile de jouer à Bercy d'autant plus que nous avions le statut de favori. Nous avons fait un parcours quasi sans faute cette année. Nous avons joué contre une équipe accrocheuse aujourd'hui, c'était difficile ce qui rend notre victoire d'autant plus belle. Nous avons fait une première mi-temps poussive et nous n'avons rien lâché dans la deuxième. Notre doublé coupe-championnat récompense tout le travail fait par ce groupe de copains. La force de ce groupe c'est qu'il y en a toujours un qui tire son épingle du jeu mais on ne sait jamais qui c'est."
Miguel De Almeida, joueur Le Mans et MVP de la finale : "Si je suis MVP c'est surtout grâce à mes coéquipiers. Nous étions tous heureux de jouer à Bercy, même s'il ne fallait pas se laisser distraire, nous avons du nous surpasser pour surmonter l'obstacle du HTV."