Le show pour Flo
Battre deux fois la même équipe à quelques jours d’intervalle peut s’avérer une entreprise délicate. Dans le cas de l’Ukraine, l’inquiétude n’était franchement pas de mise. L’intérêt de la rencontre résidait plutôt dans l’évolution du jeu des Bleus notamment dans la fluidité offensive. Contre une pression défensive moyenne, l’Equipe de France a très rapidement fait la différence mais dans un style radicalement opposé à celui de Nantes. La balle avait souvent fini près du cercle à la Trocardière mais au Vendéspace c’est un véritable feu d’artifice de loin qui accueilli les Ukrainiens. Les troupes de Vincent Collet ont ainsi réussi leurs six premiers tirs primés sans le moindre déchet.
Les extérieurs ont alimenté sans relâche le tableau de marque, le duo De Colo-Parker en tête. Resté muet 48 heures plus tôt le meneur des Spurs avait visiblement l’intention de rappeler que lorsqu’il a décidé de prendre les choses en main les dégâts peuvent être considérables. Deuxième joueur le plus utilisé en première mi-temps il rejoignait les vestiaires avec une ligne de stats plus conforme à son statut : 12 points, 4 rebonds, 3 passes décisives (52-35).
En début de deuxième mi-temps c’est Rudy Gobert qui régnait dans la raquette, démontrant si c’était encore nécessaire, que Français et Ukrainiens n’évoluent pas dans les mêmes sphères athlétiques. "Rudy a des capacités assez rares et que l’on essaye d’exploiter au maximum", indiquait il y a quelques jours Vincent Collet. Le pivot du Jazz est une cible immanquable pour les meneurs tricolores et son timing au rebond offensif lui permet de martyriser les cercles avec une constance appréciable.
Avec le départ de Thomas Heurtel, annoncé quelques minutes avant le début du match, les Bleus ont longtemps évolué en configuration EuroBasket, avec Antoine Diot utilisé essentiellement à la mène, avant l'entrée dans les dernières minutes de Mouhammadou Jaiteh. Après leur meilleure production offensive de la préparatoin, les joueurs vont bénéficier de deux jours de repos. Ils ont rendez-vous mercredi à Rouen, à 18 jours du coup d'envoi de la compétition.
France bat Ukraine 95-63
Les réactions
Nando De Colo : "Ce sont des joueurs de haut niveau comme nous qui ont de l'orgueil. On se doutait que ce serait un peu plus difficile. L'important c'était de se concentrer sur nous et les conseils du coach. Depuis le premier match en Finlande on se focalise beaucoup sur nos débuts de match. Le cinq majeur a fait son travail et le banc a bien suivi. Désormais nous savons avec quel groupe nous irons à l'EuroBasket. Chacun connaît donc son rôle et voit clair sur ce qu'il a à faire sur le terrain. Ce n'est jamais facile de voir un coéquipier s'en aller mais il faut rester concentré sur l'objectif. Sans Thomas l'équipe repose sur deux meneurs ce qui pourrait m'amener à jouer à la mène comme ce soir lors des dernières minutes."
Vincent Collet : "C'est un meilleur match que vendredi. Les Ukrainiens ont fait plus d'effort et ont été plus saignants. Nous avons progressé au niveau de l'exécution et cela va dans la bonne direction au niveau des détails à améliorer. Le match a permis de faire des essais défensifs et il y a eu des rentrées intéressantes même si le cinq a été très convaincant. La relation Parker-Gobert se construit et je trouve que Rudy se place beaucoup mieux par rapport à l'année dernière. Il profite beaucoup mieux des actions agressives de ses partenaires et son volume physique est hors normes. Le choix des 12 joueurs pour l'EuroBasket n'était pas une décision facile et quand nous avons débuté la préparation, cette décision ne nous effleurait même pas l'esprit. Tony Parker prend beaucoup de place et jouera davantage lors de la compétition. Dans les paramètres qui m'ont poussé à prendre cette décision figure également la montée en puissance de Nando De Colo. Il est à l'aise et joue à son meilleur niveau. Par conséquent, derrière, il y a moins de temps de jeu à partager et donner des miettes à Antoine ou Thomas n'était pas la meilleure solution. Charles Kahudi apporte sa férocité, son impact défensif sur quelques minutes et Evan Fournier est en apprentissage mais se sent de plus en plus à l'aise. Une éventuelle blessure ne pouvait être le seul critère à prendre en compte. L'an passé nous sommes partis à la Coupe du Monde avec deux meneurs de métiers, Antoine Diot et Thomas Heurtel, Evan Fournier nous servant de troisième meneur. C'est identique cette année avec Tony, Antoine et Nando comme troisième option. Il fallait trancher. C'est fait aujourd'hui."