EuroBasket 2015
"Perdre ne fait pas partie de mon vocabulaire"
Bellenger/IS/FFBB
12/09/2015
L’Equipe de France affronte la Turquie samedi soir à 21h00 (en direct sur Canal + Sport) en huitièmes de finale de l’EuroBasket. Le match qu’elle attendait depuis le début du tournoi est enfin arrivé.
Après avoir pris ses quartiers dans la nuit de jeudi à vendredi à Lille, les Bleus ont découvert, l’espace de 45 minutes, le Stade Pierre Mauroy en configuration basket. Le temps de multiplier les shoots afin de s’habituer à une enceinte particulière qu’ils ne retrouveront que samedi soir, à 21h00 pour le premier match couperet de l’EuroBasket. Un temps de préparation très court qui ne devait permettre au staff technique d’organiser que deux séances de travail une vendredi soir consacrée à l’attaque turque, la deuxième samedi à leur défense. Une défense en forme de passoire depuis le début de la compétition avec 91,8 points encaissés en moyenne dans un groupe B qui a accouché d’orgies offensives assez inattendues. Très largement battue par la Serbie et l’Espagne, la Turquie a assuré sa qualification en prenant le dessus sur l’Italie, l’Allemagne et l’Islande. Cinq rencontres qui ont démontré que la troupe d’Ergin Ataman, privée de ses deux stars intérieures Enes Kanter (Thunder, non sélectionné) et Omer Asik (Pelicans, blessé), était particulièrement dépendante d’un cinq majeur qui marque 80% de ses points. "La Turquie est une équipe d’Euroleague avec un profil similaire à celles qu’on a rencontrées ici mais avec plus d’atouts", estime Vincent Collet. "L’arrivée de Bobby Dixon leur apporte un surcroît de création. En plus des jeunes de qualité émergent." L’ancien meneur de Saint-Etienne, Gravelines, du Mans, de l’ASVEL ou de Dijon, rebaptisé Ali Muhammed après sa naturalisation, est un scoreur de premier ordre mais la vrai plus-value vient du rendement de Semih Erden (2,11 m), plus connu pour ses qualités de rebondeur-contreur et soudainement transfiguré en pivot offensif.
Mais plus que l’adversaire, c’est bien l’Equipe de France qui détient les clés de ce huitième de finale. Invaincus, les Bleus n’ont pas eu véritablement à s’employer pour maintenir leur bilan immaculé. "Les mots ne remplacent pas l’expérience. Plus les gens ont vécu ces moments plus ils sont capables de ne pas basculer dans l’irrationnel. Il faut rêver avant une compétition. Mais le jour J il faut jouer", prévient Vincent Collet qui compte sur l’expérience unique de ses cadres pour gérer la pression inhérente à un match couperet devant 27.000 spectateurs. "Il faut être tendus pour faire de grandes performances, sans être inhibés. Ne pas être emportés par ses émotions, rester disciplinés et ne pas vouloir jouer au héros." Décidés à réaliser un doublé, les Tricolores savent également qu’une défaite marquerait potentiellement la fin de carrière internationale de plusieurs figures du groupe, faute de Jeux Olympiques en 2016. "Si on perd demain il n’y a plus rien. A nous d’éviter cette catastrophe", prévient Nicolas Batum. Quant à Florent Pietrus, cette éventualité ne lui a pas effleuré l’esprit. "Dernier match ? C’est un mot que je ne veux pas employer. Perdre ne fait pas partie de mon vocabulaire aujourd’hui."