En phase d’apprentissage
Les trémolos dans sa voix sont là pour en témoigner. Marine Johannes n’est pas encore tout à fait à l’aise dans l’exercice médiatique. Et depuis le début du tournoi olympique, la cadette du groupe France semblait également tendue dans son domaine de prédilection : le terrain. "Marine était très stressée pendant ses premiers matches", sourit Valérie Garnier. "On en discute et je suis très contente de ce qu’elle a fait ce soir. On a retrouvé ce qu’elle pouvait nous apporter : de la création dans le tir et la passe. Elle engrange de l’expérience pendant cette compétition et j’espère qu’elle va franchir un palier au prochain match. Ça nous ferait du bien."
Face au Brésil la révélation de la saison LFB n’avait fait qu’un passage éclair de deux minutes, son retour express sur le banc de touche s’accompagnant d’une petite explication de texte de sa coach. "Elle m’a dit que lorsqu’on a un shoot ouvert à ce niveau, il ne faut pas le refuser. On ne sait jamais si on pourra en retrouver un aussi bon en cours de possession." Le message est visiblement passé et contre le Japon, les Bleues ont retrouvé celle dont les inspirations géniales ont laissé bon nombre d’observateurs pantois lors de son exercice 2015/16 avec Mondeville. 11 points, 4 rebonds, 1 passe décisive et plusieurs actions décisives dans les dernières minutes pour préserver l’essentiel, la seconde place de la poule : "On en avait parlé avant le match parce qu’on savait que ce serait compliqué. Les Japonaises ont un basket atypique, sont tout le temps en mouvement. On n’a pas l’habitude voir ça en Europe. Valérie nous a rappelé la question de l’écart pendant le match. On était concentré sur ces 14 points."
Au sein d’une équipe visiblement émoussée physiquement, l’apport de Johannes pourrait être déterminant mardi lors du quart de finale. Ses débuts en bleu en novembre dernier (15 points dès son premier match) avaient provoqué une avalanche de louanges. Au point d’oublier que la jeune femme a tout juste 21 ans et doit vivre avec la pression de disputer sa première compétition internationale sur la plus grande scène sportive du monde. "Ça allait mieux aujourd’hui. J’ai beaucoup parlé avec les joueuses. J’apprends tous les jours."