Batman, le retour
Nicolas Batum n’est pas qu’un immense joueur de basket. C’est également une encyclopédie du jeu. De son histoire, de son présent. L’ailier des Clippers n’avait donc besoin de personne pour lui rappeler que ses deux prestations lors des quarts de finale olympiques ne resteront pas dans le grand livre de ses exploits en bleu : 9 points à 3/12 à Londres en 2012, 0 pt à 0/2 à Rio en 2016. Un véritable traumatisme qui explique sans doute des premières minutes compliquées face à l’Italie. "Quelques fantômes nous poursuivaient depuis nos deux éliminations en quarts de finale", souriait-il en conférence de presse. "Je ne pouvais pas perdre ce match. J’étais nerveux et j’ai fait des erreurs au début donc il fallait que je me reprenne."
Batum l’a fait, et bien plus encore : 15 points, 14 rebonds (son record en sélection), 3 passes décisives, 3 interceptions et 2 contres dont un étourdissant scotch sur Simone Fontecchio parti au dunk. Pour sa 12e campagne avec l’Equipe de France, il touche presque du doigt le grand objectif de sa carrière internationale : "La seule chose qui me manque c’est une médaille olympique. Compte tenu de la façon dont j’avais joué lors des deux quarts de finale je devais faire quelque chose de différent. Je ne pouvais pas laisser Evan et Nando tout seuls." Ses coéquipiers comme son coach ne pouvait que saluer son activité de tous les instants. "Il a été incroyable, héroïque, il a comblé tous les trous qu’il y avait à combler", notait Rudy Gobert. "Il a été exceptionnel en terme d'abnégation et d'abattage", ajoutait Vincent Collet. "Son match est grandiose, il est au four et au moulin. Heureusement que nous avons eu ce Nicolas là ce soir."
La journée a été d’autant plus particulière pour Nicolas Batum que les signatures des agents libres NBA ont pu débuter à 7h00 du matin au Japon, deux jours après le début des négociations. Et dès 7h01 c’est une pluie de dollars qui s’est abattue sur les plus convoités des joueurs NBA. Evan Fournier en faisait partie, rejoignant New York pour quatre ans. Et son aîné n’a pas tardé à suivre, renouvelant son bail chez les Clippers pour deux ans. L’équipe de Los Angeles a permis au Français de relancer une carrière dans la Ligue qui battait de l’aile et les Bleus profite pleinement de ce renouveau à Tokyo. "Quand je me suis réveillé j’ai appelé mon agent pour qu’il me trouve un contrat tout de suite qu’on puisse passer à autre chose. C’était dans ma tête depuis 48 heures. Entre la free-agency et un quart de finale olympique c’est quelque chose qui ne se reverra jamais."
A 32 ans, Batum se voit offrir l’opportunité de disputer une demi-finale olympique. La première pour la France depuis 2000. Et face à la Slovénie, son rôle pourrait être à nouveau capital pour tenter de stopper celui qui écrase domine les Jeux de toute sa classe : Luka Doncic.