Interview Mathias Lessort : "Obradovic est prêt à mourir pour ses joueurs et son club"
Comme s’est passée votre signature au Partizan fin décembre alors que le club et vous aviez été en contact pendant l’été ?
Ce sont les aléas du sport. L’été est une période excitante parce qu’on peut récupérer les fruits de notre travail. En général je suis dans le flou total à cette période. Le Partizan m’a fait une proposition mais ça ne s’était pas fait. Je suis parti au Maccabi parce que c’était une perspective qui m’intéressait beaucoup. Quand mon contrat s’est terminé le Partizan a refait une offre. Cela m’a bien montré que le club me voulait vraiment et avait préféré attendre plutôt que de signer un joueur disponible. Cela m’a conforté dans mon choix.
Saviez-vous rapidement que votre pige médicale au Maccabi ne se prolongerait pas ?
Clairement. En fait je n’ai vraiment joué que trois matches là-bas. Andrija Zizic est revenu rapidement. Je me suis entretenu avec le coach et j’ai vraiment apprécié le fait qu’il soit honnête avec moi. Il m’a dit que l’équipe était construite autour de Zizic et que cela n’avait rien à voir avec moi. Qu’il aimait mon jeu et mon professionnalisme, que j’avais été bon et que je rentrais dans son système. Quand ça se passe comme ça je n’ai aucun problème. Quand un coach a la franchise de venir s’asseoir face à toi pour te décrire la situation plutôt que d’essayer de se cacher, je le respecte.
Du fait de votre expérience à l’Etoile Rouge et de la rivalité historique entre les deux équipes, avez-vous hésité avant de signer au Partizan ?
Pour être honnête j’y ai réfléchi. L’Etoile Rouge c’était ma première expérience hors de France. J’ai une relation spéciale avec ce club même s’il y a eu des hauts et des bas. J’ai fait abstraction de l’aspect affectif et j’ai pris une décision pour ma carrière. Quand on est sportif de haut niveau on apprécie énormément les fans mais si dans dix ans je suis en galère ils ne vont pas m’inviter chez eux. Au Partizan cela se passe très bien. En plus je suis étranger donc les fans de l’Etoile Rouge l’ont un peu moins en travers de la gorge. Et d’autres l’ont fait avant moi. Ils se font insulter mais ce n’est pas la fin du monde, ils ont encore leurs deux bras et leurs deux jambes. Simplement, quand tu fais ce choix tu dois assumer.
Combien de fois avez-vous répondu à la question "comment est Zeljko Obradovic" ?
(il rigole) Une centaine de fois ! Mais les gens ont une image erronée de lui. Il est tout rouge, tout le temps énervé. C’est juste qu’il est à fond. Il est prêt à mourir pour ses joueurs et son club. Il essaye de transmettre ça. Il est très expressif mais très humain. Je l’imaginais comme Zvezdan Mitrovic à Monaco et c’est exactement ça. En dehors du terrain ce sont des gens très marrants avec qui on peut parler de tout et de rien. Je n’apprendrais rien à qui que ce soit en disant que c’est un très bon coach.
Depuis votre départ de Chalon vous avez connu 7 clubs en 6 ans. Comment vivez-vous cette instabilité ?
Ça ne me dérange pas. Je change parce que j’estime que c’est ce qu’il y a de mieux pour moi à ce moment-là. J’analyse les offres et je choisis. Parfois je ne m’attendais pas à partir mais comme je l’ai dit ce sont les aléas du sport. Au Partizan j’ai signé jusqu’à la fin de saison. C’est logique parce qu’il y a des interrogations sur la participation ou non à l’Euroleague l’an prochain. Nous avons deux chances d’y arriver via l’Eurocup ou l’ABA League.
A ce titre que pensez-vous de la nouvelle formule de l’Eurocup avec une longue saison régulière puis toutes les phases finales sur un match sec ?
C’est nul. Jouer une saison entière et te retrouver à pouvoir tout perdre sur un match ! En plus dans une situation spéciale avec le Covid ! Un type charbonne toute la saison et le jour J il ne peut pas jouer le match le plus important… C’est injuste, je ne sais pas pourquoi ils ont changé.