Jaylen Hoard dans la lumière
Après une saison passée dans l’antichambre de la G-League, Jaylen Hoard aurait pu renoncer. Depuis sa sortie de Wake Forest en 2019, l’ancien élève du Pôle France n’avait eu droit qu’à quelques miettes NBA. 13 rencontres avec les Blazers lors de sa saison rookie puis 19 avec le Thunder, déjà, en 2020-21. Partenaire d’entraînement de l’Equipe de France en préparation pour les Jeux Olympiques, l’été dernier, à Pau, Hoard avait ensuite refait ses valises pour l’Oklahoma, dans l’attente d’un éventuel contrat. Une incertitude qu’il a appris à dompter. "Je m’y suis habitué. Je ne vais pas dire que c’est facile mais j’ai confiance en moi donc je ne m’en soucie pas trop", nous confiait-il il y a quelques semaines. "Mais il faut être fort mentalement pour le vivre."
Le 4 décembre dernier, le natif du Havre était signé par le Thunder. Puis coupé trois jours plus tard afin d’être envoyé avec l’équipe satellite du Blue, tout comme Olivier Sarr. Le 30 décembre il foulait un parquet NBA pendant deux minutes face aux Suns. Puis plus rien. La possibilité d’un retour en Europe s’est alors pleinement posée pour celui qui avait évoqué cette idée l’été dernier, notant que les "passerelles entre l’Europe et la NBA étaient plus nombreuses que par le passé. Il y a 20 ans, quand tu sortais c’était terminé." Mais Hoard s’est accroché à son rêve quelques semaines de plus et le lendemain de son 23e anniversaire, le Thunder lui offrait un contrat de 10 jours lui permettant de se mettre en valeur pour la dernière ligne droite de la saison.
Et le Français n’a pas manqué cette occasion. 11 points et 20 rebonds face aux Pistons, 24 points et 21 rebonds contre les Blazers et enfin 23 points passés au Jazz. Des performances spectaculaires qui pourraient lui permettre de décrocher un contrat plus longue durée. Mais quelle valeur donner à ces chiffres au sein d’une franchise tout entière tournée vers la draft et qui a fait le choix de laisser au repos tous ses joueurs majeurs ? "Je ne sais pas comment y répondre", sourit Hoard. "Je ne suis pas dans la tête des gens et comment ils perçoivent les choses. Comme joueur tu ne maîtrises pas le contexte donc tu fais ce que tu peux pour montrer tes qualités."
Mission parfaitement accomplie pour un joueur balloté entre plusieurs positions, révélé à l’aile lors de la Coupe du Monde U17 2016, utilisé en 4 à l’université et parfois en 5 en NBA. Une polyvalence parfois à double tranchant mais qui ne perturbe pas un garçon qui admet avoir "appris la patience" et qui met toutes les chances de son côté pour définitivement s’installer en NBA.