"Une expérience unique"
Moustapha, combien de temps avez-vous dormi ?
J’ai dormi 3 ou 4 heures cette nuit. Pour profiter bien sûr mais aussi pour rendre aux supporters. Ils sont là pour nous, donc on doit aussi être là pour eux. Je n'ai jamais été dans un club avec autant de de passion. Tu le ressens partout. Une heure avant le match, dans les vestiaires, tu entends la foule. C’était important de leur rendre une partie de ce qu’ils ont donné. Lors des matchs contre le Panathinaïkos, c’était un peu du même acabit niveau ambiance. Mais la fin, avec le terrain envahi et la célébration, tout le monde qui courait partout sur le terrain, ça c’est un truc qui n’était encore jamais arrivé.
Kevin Durant et Emma Stone dans les tribunes, une ambiance surréaliste, le Palais des Sports de la Paix et de l’Amitié était l’endroit où il fallait être à Athènes mercredi…
Je pense que tous ceux qui ont été au match ont vécu une expérience unique. C'était quelque chose de très spécial et ça se finit bien pour nous donc c'est encore mieux. D’ailleurs je ne sais pas dans quel condition le match se serait terminé si on avait perdu.
Dans quel état de nervosité est-on lors d’un cinquième match à domicile face à un adversaire qui fait constamment la course en tête ?
Pas vraiment d'inquiétude. Dans ces cas-là il faut juste continuer à pousser. Ce que je me disais c’est qu’il ne fallait pas être distancé. A -10 ou -8 il suffit d’un bon run et en deux minutes ça se rattrape. Il n’y avait pas de de peur ou de pression. Et quand tu mènes tout le match et que tu commences à te faire rattraper, avec le public qui pousse derrière, ça déstabilise beaucoup. Tu doutes, tu fais des mauvais choix. On s’est servi de ça.
Les minutes sont chères à l’Olympiakos. A quel point êtes-vous heureux de votre utilisation cette saison ?
Je suis extrêmement satisfait. J’avais dit en début de saison que j'aimerais me retrouver dans une situation avec une chance de gagner l’Euroleague avec un vrai rôle. Là je suis au Final Four et je suis titulaire, j’ai resigné pour trois ans. L’équipe tourne bien, on a gagné la Coupe de Grèce, terminé avec le deuxième bilan de l’Euroleague alors que peu de monde aurait misé sur nous.
Quelques mois après le podium aux Jeux de Tokyo, craignez-vous d’être blasé par les victoires ?
Je pense qu’on peut s’habituer au succès mais j’ai trop galéré dans ma carrière pour ne pas goûter ce genre de moments. J’ai eu pas mal de blessures, pas toujours dans des équipes bien classées. Et là je gagne le titre avec l’ASVEL puis une médaille olympique, la Coupe de Grèce et maintenant je vais au Final Four. C'est vraiment quelque chose de spécial et j'en profite au maximum.