Interview Vincent Poirier : "Il était temps que je gagne"
À 28 ans, Vincent Poirier n'avait pas encore remporté de trophées majeurs dans sa carrière. Arrivé au Real Madrid en fin de saison dernière après deux saisons difficiles outre-Atlantique où il n'a jamais vraiment eu l'opportunité de se montrer, le pivot de 2,13 m a tout de suite fait parler ses nombreuses qualités. De retour au premier plan dans un championnat qu'il affectionne particulièrement, il a été d'une grande importante dans le collectif madrilène tout au long de la saison. Défait en finale de la Copa puis de l'EuroLeague, Poirier et les autres Français du Real ont finalement mis la main sur la Liga, la 36e dans l'histoire du club. Juste avant de retrouver les Bleus pour préparer les deux matchs de qualifications à la Coupe du Monde 2023, il a pris le temps de répondre à nos questions.
Vous venez de remporter votre premier trophée majeur en carrière quelques semaines après avoir chuté en finale du Final Four de l’EuroLeague. Qu'est-ce que cela représente pour vous ?
Il était temps que je gagne des trophées. Surtout qu’en un an j’ai perdu beaucoup de finales, ça commençait à peser. C’est pour ça que j’ai signé au Real Madrid, pour gagner des trophées. C’est une récompense dans une saison où ça a parfois été compliqué. Ça fait vraiment du bien de finir avec ce titre.
Justement, comment vous êtes-vous remobilisés après ces deux défaites en finale de la Copa Del Rey puis de l'EuroLeague face à Barcelone ?
On a appris. Quand on a perdu la Copa, on a connu un moment difficile où on ne gagnait plus. On aurait pu penser que ça allait se passer pareil après avoir perdu en finale de l’EuroLeague mais on a réussi à rester concentrer pour aller chercher la Liga.
C'était donc ça la force du Real Madrid cette saison, le fait de ne jamais lâcher ?
On faisait toutes les finales mais on ne parvenait pas à l'emporter, on s’est dit qu’il était qu’on gagne celle-là. Je pense qu’on a totalament changé notre façon de jouer, on s’est vraiment amélioré tout au long de la saison.
Individuellement, vous avez parfaitement tenu votre rôle durant les Playoffs, notamment lors du match 3 où vous êtes élu co-MVP avec votre coéquipier Guerschon Yabusele...
Quand je suis arrivé à Madrid ça a été un peu compliqué parce que je ne trouvais pas trop ma place, mon rôle. Mais au fur et à mesure de la saison on trouve un rythme, on apprend à se débrouiller. On a une très bonne relation avec Tavares et on a su faire les choses correctement. Dans une saison il y a toujours des hauts et des bas, il y a des jours où on est un peu moins bien, d’autres où on performe. On a toujours réussi à faire en sorte qu'un de nous deux soit dominant. Dimanche dernier il fait 41 d’éval, c’est très bien, je suis content pour lui.
Ce retour en Europe après deux saisons plus compliquées en NBA a été payant...
Quand tu as 28 ans tu as envie de jouer au basket, tu es dans la force de l’âge. Je n’avais pas envie de rester sur le banc, je voulais jouer, profiter. Les années passent vite, je voulais retrouver des sensations. Après c’est vrai que je n’ai pas choisi la pire équipe pour un retour (rires).
Pensez-vous que vous allez donner envie à d'autres joueurs de faire pareil ?
Chacun fait ce qu’il veut. Je comprends que la NBA attire autant et que certains essaieront toute leur vie. Moi je pense qu’il y a du beau basket en Europe aussi. J'ai eu la chance d’y aller, j'avais deux ans de contrat et ça s’est passé comme ça s’est passé. Ça devenait évident de revenir en Europe avec les échéances en Équipe de France qui arrivaient.
Vous allez avoir moins d'une semaine de repos entre la fin de saison ACB et le début des Qualifiers à la Coupe du Monde 2023. Comment allez-vous gérer cette situation ?
Je vais m’entretenir toute la semaine avant d’arriver au rassemblement. C'est un rassemblement de dix jours avec seulement deux matchs, ça va aller. Vincent Collet m'a proposé d'y participer il y a quelque temps et j'ai accepté.
On a vu plusieurs de vos coéquipiers en Bleu, notamment Rudy Gobert et Nicolas Batum, vous féliciter sur les réseaux sociaux. On imagine que ça fait toujours plaisir de recevoir ces messages...
J'espère bien parce qu’eux quand ils gagnent on leur envoi des messages (rires). Non c’est toujours cool, surtout de voir des gros joueurs NBA faire ça. Après on est pote, quand quelqu’un gagne quelque chose aux États-Unis ou en Europe on est tous content pour lui.
Lo liga es nuestra !! pic.twitter.com/G23tCdZmz0
— Vincent Poirier (@viinze_17P) June 19, 2022