La victoire ne suffit pas
Deux mois exactement après être repartis du Vendéspace avec 41 points dans les valises, les Hongrois sont passés à un tir à trois-points, à 22 secondes de la fin, l’une des plus grosses surprises de l’histoire de l’EuroBasket. Ils avaient, en tout cas, bien plus le sourire que le vainqueur du soir.
Si l’Equipe de France a évité le pire elle ne va pas échapper à une sérieuse remise en question. Evan Fournier a traversé le regard noir la zone mixte, ne distillant que quelques mots aux journalistes présents et répétant à plusieurs reprises la nécessité de changer de "mindset". Un anglicisme dont la traduction française, "état d’esprit", ne dit pas tout de ce qu’il renferme. En conférence de presse, Vincent Collet était tout aussi déçu du visage montré par son équipe face à une opposition bien plus faible que celles qui s’annoncent pour conclure la phase de groupe.
Avec ses deux victoires l’Equipe de France a déjà sa qualification en poche pour les huitièmes de finale mais cette réussite mathématique ne pèse pas grand-chose face aux difficultés rencontrées par les Bleus, 24 heures seulement après avoir montré un tout autre visage contre la Lituanie. "Hier soir j’avais l’impression qu’on avait commencé à construire notre équipe et enfin démarré l’EuroBasket. Ce soir on l’a déconstruite", regrette Vincent Collet. "Au-delà du résultat et de la manière peu glorieuse il y a notre comportement. On a manqué d’enthousiasme, de fraîcheur, on se frustre vite et on le montre qui plus est."
Contrairement à leurs habitudes, les Tricolores ont bien débuté le match mais le bel édifice s’est rapidement lézardé. Pas assez de courses, trop de balles perdues et des rebonds offensifs laissés aux Hongrois ont contrebalancé des chiffres plutôt positifs par ailleurs : 85% aux LF, 52% aux tirs, 24 passes décisives. "Il faut réagir et indépendamment du basket", insiste Vincent Collet. "Ce match doit déclencher une vraie prise de conscience."
Après un jour de repos, l’Equipe de France retrouvera le terrain contre la Bosnie, dont le quatuor majeur Nurkic-Musa-Roberson-Halilovic et le cœur lui permettent de bousculer les pronostics.
