Lacan, le futur au présent
"Pourquoi moi ?" Leila Lacan n’est pas encore totalement rompue à l’exercice des interviews. Elle devrait cependant rapidement s’y habituer. Alors qu’elle fêtera ses 19 ans vendredi à Mont-de-Marsan, la rookie des Bleues a vécu ses deux premières sélections à Toulouse, à 90 minutes de son fief de Rodez. Lundi soir, Jean-Aimé Toupane lui a offert 19 minutes de temps de jeu, la plupart à un poste de meneuse qu’il souhaiterait la voir pleinement épouser. Le résultat aura été concluant (9 points, 5 passes décisives), confirmant un potentiel aperçu chez les jeunes (élue dans le cinq idéal de l’Euro U18 l’été passé).
Désormais alignée avec les A après avoir été pleinement responsabilisée en LFB (28 minutes de moyenne), elle mesure pleinement l’écart qui sépare les deux univers. "Ça n’a rien à voir entre les jeunes et les A. Même par rapport à Angers. Mais il faut s’accrocher", glisse-t-elle. "Je sais qu’il y deux bonnes meneuses devant moi, trois avec Pauline Astier. C’était dur mais c’est comme ça que l’on apprend. Ça me prépare pour la suite." L’ancienne élève du Pôle France fait pour l’occasion sans doute preuve d’un peu trop d’humilité. Son entraîneur a répété en conférence de presse qu’elle avait "toutes ses chances comme les autres" en perspective de l’Euro slovène et sa capacité à alterner sur les postes arrières où sa taille et sa vista sont des atouts de poids, en font une joueuse du présent tout autant que du futur.
Lundi, devant sa famille, elle a livré une solide prestation, saluée par Jean-Aimé Toupane. "Elle a apporté son enthousiasme et de la présence défensive. Ce qu’on demande à ces jeunes joueuses c’est de se donner à fond même si tout n’est pas parfait." A une minute de la fin de la rencontre, elle a rejoint définitivement le banc de touche, totalement épuisée mais consciente qu’elle avait incontestablement marqué des points dans la course à une place parmi les 12.