Vincent Collet : "On est une nation où il y a une forte concurrence"
Les Bleus n’ont pas joué depuis la Coupe du Monde en septembre 2023, avez-vous hâte de retrouver les parquets avec votre groupe ?
Bien sûr. Toujours de toutes façons. Même dans une saison normale où j’aurais été en poste en club, ça ne changeait pas grand-chose. Il y a toujours une impatience à retrouver l’Équipe de France.
Pour la première fois depuis le début des fenêtre internationales, vous avez la possibilité de faire appel à des joueurs EuroLeague, comment l’avez-vous abordé ?
C’est forcément un luxe dont on n’allait pas se priver. Parmi ces joueurs là il y a des joueurs qui sont des habitués de l’Équipe de France estivale, qui sont des joueurs majeurs donc c’était une opportunité de pouvoir les avoir et ça renforce forcément notre roster. Plus les possibilités de sélectionner sont importantes, mieux c’est. Ça entraine des phases de réflexion supplémentaires mais c’est préférable. Là le fait que nos meilleurs joueurs partent en NBA ou Euroleague, nos possibilités se resserraient d’années en années. Là ça repart dans le bon sens, c’est bénéfique.
Malgré tout, les fenêtres continuent de servir à évaluer de nouveaux joueurs, en témoigne la présence de Nadir Hifi, Zaccharie Risacher et Matthew Strazel dans le groupe…
C’est ce qu’on a toujours essayé de faire, même s’il y a un impératif de résultats puisqu’il y a en jeu une qualification pour le prochain EuroBasket : intégrer un voir deux nouveaux jeunes, des joueurs à profil qui pourraient faire partie de la prochaine compétition. Nadir Hifi, après ces deux dernières saisons au Portel où il avait déjà vraiment montré des choses intéressantes, a confirmé cette saison avec Paris Basketball. C’est la même chose avec Matthew Strazel. On a trouvé que depuis le début de l’année il était consistant, notamment en championnat de France parce que c’est là où il joue le plus, avec un niveau de performance régulier et il montre une vraie progression. Ses quelques apparitions en Euroleague sont aussi intéressantes. Pour Zaccharie Risacher c’est encore un peu différent parce qu’il est très jeune. Mais je rappelle que l’an passé on n’avait pas attendu avec Victor Wembanyama alors qu’il avait le même âge. C’est un peu la même situation. Ces dernières performances en championnat qu’en EuroCup sont vraiment probantes, ce n’est jamais trop tôt pour intégrer des jeunes de talent qui devraient s’installer avec les A. C’est le processus. Et je rappelle qu’on avait l’intention l’été dernier d’emmener Victor Wembanyama, voire même Bilal Coulibaly, à la Coupe du Monde.
Absents lors de la dernière Coupe du Monde mais médaillés à l’EuroBasket 2022, Andrew Albicy, Vincent Poirier ou encore Timothé Luwawu-Cabarrot font leur grand retour en Bleu. Quel message souhaitez-vous faire passer ?
Il n’y a pas de message particulier. C’est une sélection. On est une nation où il y a une forte concurrence avec beaucoup de joueurs de qualité. Douze joueurs c’est beaucoup et en même temps pas beaucoup. Tous ne peuvent pas y être. Même s’ils sont bons, il y en a qui peuvent être meilleurs à un moment donné et ça peut tourner. Je pense à Vincent Poirier, ses statistiques ont presque doublé entre l’année dernière et cette année. Il est excellent depuis le début de saison alors que l’année dernière il avait connu une saison plus compliquée. Après c’est la concurrence, en particulier dans le secteur intérieur. Jamais le basket français n’a connu telle qualité de joueurs dans le passé.
Les qualifications à l’EuroBasket sont par essence des qualifications express avec seulement six rencontres au programme. Bien débuter est essentiel, quel message allez-vous faire passer au groupe en début de rassemblement à Brest ?
Ce n’est pas lié à la Coupe du Monde. Ce n’est pas la même équipe. C’est un peu le même message qu’on avait fait passer en 2017 quand il y a eu la première fenêtre qui avait commencé par un premier match très compliqué en Belgique. Il faut qu’on retrouve beaucoup d’énergie, d’enthousiasme, de mobilisation, d’engagement. Là où on a le plus failli l’été dernier, c’est au niveau de notre engagement. Il faut qu’on soit irréprochables sur ce point et ce sera le premier message. Après bien sûr qu’on a de l’exigence sur le jeu mais on sait aussi que le format ne se prête pas à faire des miracles dans ce domaine. On a cinq entraînements avant la Croatie, c’est difficile d’être totalement prêt. Mais c’est la même chose pour les adversaires, c’est pourquoi l’engagement sera essentiel car il permet de compenser le manque d’automatismes et de lien entre les joueurs.