Beaucoup de contrôle, un brin de folie
Quand on a 17 ans, l’heure n’est pas vraiment au coup d’œil dans le rétroviseur. Le titre européen décroché l’été dernier est d’ores et déjà rangé au rayon palmarès. "Nous avons parlé de l’Euro pendant dix minutes seulement", commente Arnaud Guppillotte, heureux sélectionneur de cette génération. "Le passé ne doit pas nous intéresser. Seuls le présent et l’avenir comptent. 2024 est une autre aventure, un autre challenge, une autre équipe, d’autres problèmes et d’autres solutions. Nous avons donc discuté dix minutes pour se souvenir d’où nous venions puis l’équipe s’est projetée sur ce qu’elle souhaite accomplir." Pour flécher la bonne direction à ses protégées, le staff tricolore a pris l’habitude de thématiser ses campagnes. "L’année dernière, nos mots d’ordre étaient humilité et ambition", révèle le sélectionneur. "Nous gardons ces mots et nous ajoutons folie et contrôle pour cette campagne." Deux termes qui correspondent parfaitement aux qualités affichées par ce groupe en 2023 au cours d’une compétition où, sans jamais dominer, l’équipe a affiché une sérénité sportive et émotionnelle qui a fait la différence. "Pour rappel, nous avions six blessées majeures, nous avons attaqué la compétition avec les survivantes." Passé par les prolongations en demi-finale contre l’Italie puis un débours de plus de dix unités en finale face à l’Espagne, le groupe a systématiquement trouvé les solutions pour s’imposer, même sur le fil. "Ça témoigne d’une certaine personnalité mais honnêtement, si nous rejouons dix fois la compétition, nous ne la gagnons peut-être qu’une fois. Ceci étant, force est de constater que toutes nos joueuses sont sérieuses et investies."
Dans le sillage de l’incontournable Ainhoa Risacher, MVP de l’Euro U16 (11,7 points, 4,7 rebonds et 3,9 passes), la génération ne manque pas de talent. "Nous pouvons déjà affirmer que certaines joueuses intéresseront l’Équipe de France seniors à terme." En attendant, le retour de blessure de joueuses déjà attendues en 2023 a permis au staff d’insuffler une vraie concurrence lors des rassemblements. Malgré les forfaits de Kiara Leno et Lilyana Fontcha, deux cadres de la dernière compétition, Arnaud Guppillotte saluait les intégrations d’Alicia Tournebize, Sarah Cissé, Aminata Diagne, Chloé Rousselière ou encore Sena Sert dans sa pré-sélection. "Sur la ligne arrière, nous comptons sur les mêmes cadres que l’année dernière. L’étonnante Emma Broliron (9,4 points et 3 passes) - 14 ans seulement l’été dernier - ou la polyvalente Manon Simplot (4,6 points, 4 passes et 3 rebonds), pour ne citer qu’elles, devraient hériter de belles responsabilités. "La hiérarchie va davantage évoluer dans le secteur intérieur."
Une chose est certaine, sous les paniers comme en périphérie, les Bleuettes présentent un visage particulièrement singulier. "L’équipe est immense en taille, très filiforme, atypique. Nous avons tout de même des joueuses listées à 1,97 m, 1,95 m, 1,93 m.... C’est une force car nous couvrons de l’espace et nous touchons beaucoup de ballons. En revanche, nous n’avons pas une densité physique monstrueuse." Face aux nations mondiales plus musclées, les tricolores devront faire preuve de créativité pour éviter de se faire bousculer. Concernant ses adversaires justement, après Taïwan et l’Égypte, la France aura rendez-vous avec le Canada. "Ce sera la première finale de cette Coupe du Monde." Un sans-faute lors de cette première phase serait un atout considérable tant la suite de la compétition promet d’être aussi incertaine que relevée. "Pour les huitièmes, nous croiserons avec la poule des Etats-Unis, de l’Australie et de la Croatie. Peu importe l’adversaire, ce ne sera vraiment pas une sinécure." Galvanisées par leur précédente campagne, les championnes d’Europe se considèrent comme de légitimes prétendantes. "Est-ce que cela suffit de définir le podium comme objectif ?", interroge leur coach. "Disons que qui peut le plus peut le moins. Les filles ont exprimé le désir d’être championnes du monde. Nous avons certains moyens qui laissent penser que nous avons une chance d’y arriver. Toutefois, la marge d’erreur est vraiment infime. L’humilité est de rigueur et je pense que ce groupe saura en faire preuve. Les filles sont très autonomes et restent toujours à l’écoute de nos consignes. Cette campagne a vraiment été co-construite avec l’équipe, charge à elle d’explorer son champ des possibles."
Pré-sélection
Joueur Taille Poste AdN Club
Lana Bentoumi 1,84 4 2007 Asvel Féminin
Liana Bourgeois 1,78 3 2007 Bourges
Elise Brizard 1,70 1 2007 Asvel Féminin
Emma Broliron 1,64 1 2008 Pôle France
Sarah Cisse 1,88 5-4 2007 Pôle France
Claire Dalstra 1,97 5 2007 Charnay
Aminata Diagne 1,93 5 2007 Pôle Frane
Talia Kavoka 1,65 1 2007 Basket Lattes Montpellier
Justine Loubens 1,84 3-4 2007 Pôle France
Lana Meilland 1,77 2 2007 Asvel Féminin
Kathy-Emma Otto 1,86 4 2008 Pôle France
Maewenn Poilve 1,77 2 2007 Bourges
Ainhoa Risacher 1,87 3 2007 Asvel Féminin
Celia Rodriguez 1,77 2 2007 Tarbes
Chloé Rousselière 1,78 2-1 2007 Bourges
Sena Sert 2,00 2 2007 Roannais Basket
Manon Simplot 1,64 1 2007 Pôle France
Alicia Tournebize 1,95 5 2007 Bourges
Entraîneur : Arnaud Guppillotte
Assistants : Priscilla Roger, Christophe Pontcharraud
Coupe du Monde U17 (Mexico– Mexique)
Samedi 13 juillet France-Taipei Chinois
Dimanche 14 juillet France-Egypte
Mardi 16 juillet France-Canada
Mercredi 17 juillet Huitièmes de finale
Vendredi 19 juillet Quarts de finale
Samedi 20 juillet Demi-finales
Lundi 22 juillet Finale