France-Serbie : les Bleues autoritaires
11 jours après leur dernière sortie en match officiel, les joueuses de l’Équipe de France avaient sans doute des fourmis dans les jambes. Sans doute... Mais sur le terrain, les Bleues sont totalement passées à côté de leur début de rencontre. Sans vitesse, sans rythme, elles ont eu besoin d’un recadrage rapide de Jean-Aimé Toupane et de deux inspirations géniales de Marine Johannès à longue distance pour sortir de leur torpeur. Huit points consécutifs de l’arrière de l’ASVEL inversaient une tendance initialement négative (de 9-17 à 19-17).
Sous les yeux d’Alain Jardel, Yannick Souvré, Nicole Antibe ou encore Emmeline Ndongue, les Bleues canal historique, la nouvelle génération haussait le ton en défense et Johannès poursuivait son festival. Un nouveau tir primé puis une passe aveugle comblaient d’aise la LDLC Arena. En face, les Serbes peinaient à trouver des solutions offensives et se contentaient d’un famélique panier en l’espace de cinq minutes. De quoi viser le K.-O. suite à un bon passage de Leila Lacan (28-21, 15’). Mais coupables de nombreuses approximations près du cercle, les Tricolores payaient leur maladresse à la faveur d’une accélération d’Yvonne Anderson, la meneuse américaine naturalisée semblant la seule à pouvoir créer des décalages, bien soutenue par la shooteuse Sasa Cado. Le score jouait de l’accordéon en permanence. 9-0 à cheval sur la mi-temps pour la France. 0-8 dans la foulée pour la Serbie.
Une inconstance pas vraiment du goût du staff tricolore. Mais dans ce remake du match pour le bronze de Tokyo, le temps jouait en faveur des Françaises aux rotations plus fournies. Sans briller mais avec sérieux, elles creusaient irrémédiablement l’écart. Avant même le début du quatrième quart-temps, les 12 joueuses de l’effectif avaient apporté leur écot au scoring. De bonnes séquences collectives, de l’adresse, la capacité d’intimidation de Dominique Malonga, toutes les forces bleues se mettaient tour à tour en valeur.
La jeune pivot qui retrouvera Lyon à la rentrée imposait sa taille et sa mobilité alors que les Serbes souffraient chaque minute un peu plus face à une équipe largement supérieure athlétiquement. Jean-Aimé Toupane pouvait tranquillement répartir les temps de jeu et suivre d'un oeil distrait le tableau de marque s'emballer. La Finlande ne constituait qu'un galop d'essai pour la France. La Serbie une valeur sûre du continent mais n'a pas assez d'armes pour rivaliser. La semaine prochaine, à Reims, c'est face à deux pays d'Asie que les Bleues vont mettre leur invincibilité à l'épreuve.