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Interview

"Le 3x3 est un accélérateur d’émotions"

FIBA
Julien Guérineau - 07/01/2024
Il était l’invité surprise des stages Équipes de France lorsqu’il évoluait en Nationale 2. Quatre ans plus tard, Vincent Fauché (1,91 m, 27 ans) est le numéro deux français de la discipline et a su s’imposer sur le circuit mondial avec 3x3 Paris.

A quoi ressemble le quotidien d’un joueur professionnel 3x3 alors que le World Tour FIBA s’est conclu le 9 décembre dernier ?

Il y a une certaine forme de décompression puisque depuis janvier 2023 on était habitués à avoir un programme tous les matins, des entraînements, des stages. Là on s’est retrouvés seuls. Mais on avait besoin de ça. Nos organismes étaient fatigués. Et je vais être content de repartir pour une nouvelle saison.On reprend le 15 janvier avec une grosse phase de préparation sur un modèle avec 7-10 jours de travail entrecoupés de retour à la maison. Ensuite il y aura un premier stage de l’Équipe de France en février.

Et si vos proches vous proposent de partir faire un voyage ?

Je réponds venez me voir dans le Nord, je vous recevrai avec plaisir !

Comment avez-vous vécu vos débuts avec 3x3 Paris ?

La première saison était compliquée. On avait moins de tournois et je jouais peu. C’était une période assez dure. Mais normale : on était six et l’aventure se lançait. Quand tes potes jouent et que tu es sur le côté ce n’est pas évident. Mais je n’ai jamais regretté mon choix. Je n’ai pas lâché et cette saison j’ai pu saisir ma chance.

A quel point les statuts et les états de forme peuvent varier à toute vitesse au 3x3 ?

Au 5x5 tu es déjà certain d’être sur la feuille de match. Pas au 3x3. Le 3x3 est définitivement un accélérateur d’émotions. Bonnes comme mauvaises. On vit des choses intenses mais ce sont des montagnes russes. Tu gagnes le Masters de Wuxi et derrière tu te fais sortir par San Juan alors que tu mènes de sept points. C’est assez fou de constater que les six joueurs de 3x3 Paris ont tous connu des moments difficiles. Mais nous sommes comme des frères. Alex Vialaret par exemple a été là pour moi quand je ne jouais pas. Je ne l’oublie pas et j’ai essayé de faire la même chose pour lui.

Y a-t-il une forme d’incertitude autour de l’année 2024 qui s’annonce assez particulière entre la qualification pour les Jeux Olympiques, la reprise du World Tour FIBA mais aussi une fin de contrat en amont des JO ?

C’est une réalité. 2023 était une grosse année. Le World Tour commence en avril et en même temps il y aura une sélection pour l’équipe nationale pour disputer les TQO. Et nos contrats se terminent. On verra ensuite ce que l’avenir nous réserve. Il y a six ans, à part pour Franck Séguéla et Alex Vialaret, on commençait de zéro dans le 3x3. Grâce à la Fédération on a pu accumuler des points au ranking. Le 3x3 fonctionne avec des transferts désormais. On l’a vu avec les équipes chinoises qui ont recruté des joueurs étrangers. La pratique est très populaire dans les pays asiatiques et des Ligues ont beaucoup d’argent. On est conscients que certains d’entre-nous pourraient partir vers de nouveaux horizons. On est prêts à toutes les éventualités même si le mieux serait de continuer ensemble. Mais c’est normal de saisir certaines opportunités. Et le principal c’est que les joueurs français continuent de marquer des points au ranking pour la Fédération et l’équipes nationale pour bien se positionner pour la Coupe du Monde ou les Jeux Olympiques.