Yann Julien : "Ce qui nous obsède c’est la mobilité"
A quel moment avez-vous fait votre choix rendu publique aujourd’hui ?
Nous l’avons annoncé au groupe dès le 22 juin. Ce moment a été choisi juste avant une période de coupure. Le temps que cela soit digéré. Quand tu es sélectionné tu ressens du soulagement mais les jours qui suivent tu peux avoir du mal à te concentrer sur le basket. Et quand tu n’es pas pris tu as le moral dans les chaussettes. Il nous semblait que c’était la meilleure fenêtre pour le faire. Désormais nous sommes dans une phase de reprise.
Quels sont les critères qui vous ont poussé à choisir Laëtitia Guapo, Marie-Eve Paget, Myriam Djekoundade et Hortense Limouzin ?
C’est un ensemble qu’on essaye d’agréger pour arriver au choix le plus pertinent. La performance individuelle rentre en ligne de compte. Les associations. Nous avons été aussi très vigilants sur la capacité à durer. Les Jeux Olympiques sont une compétition particulière. Jamais on n’en connaît d’aussi longue au 3x3. Physiquement cela revient à répéter des sprints à l’intérieur d’un marathon. On pense que le profil d’équipe retenu permettra d’avoir beaucoup de fraîcheur sur les derniers jours qui seront, je l’espère, les plus importants. Ce qui nous obsède c’est également la mobilité. C’est notre style qu’on retrouve autant en attaque qu’en défense, notre marque de fabrique.
De l’extérieur cette composition d’équipe apparaît comme sans surprise avec des joueuses qui ont souvent évolué ensemble…
Cela pourrait paraître comme une équipe sans surprise. Pour autant nous avions grandement rebattu les cartes en commençant le projet de préparation olympique. Il ne devait pas y avoir le sentiment d’être installé. C’est antinomique avec le sport de haut niveau. Il fallait explorer de nouveau tout ce que les joueuses étaient capables d’amener. Et on a évoqué des dizaines de scénario différents avant d’aboutir à celui-ci.
Ce choix était-il d’autant plus compliqué que le groupe olympique travaille ensemble depuis presque un an ?
Bien évidemment. Tu vis H-24 avec les joueuses et le staff. Cela rend les annonces douloureuses. Une complicité s’installe au milieu des entraînements et des exigences qui vont avec. Pour autant il faut faire des choix et les assumer. La règle du jeu est connue depuis le départ.
Deux joueuses vont découvrir les Jeux, deux autres ont connu Tokyo, que pensez-vous de cet équilibre ?
L’expérience des Jeux est forcément importante. Ce n’est pas une compétition FIBA au niveau de l’exposition. Mais les Jeux à Paris c’est encore autre chose. On se prépare tout en se disant que seule une personne qui a vécu les Jeux à la maison et qui les referait est en mesure de comprendre ce que cela implique. Et cette personne n’existe pas !