Bleues Marine
Son talent n’a jamais été en doute. Ses inspirations géniales. Ses cassages de cheville. Ses tirs en suspension. Marine Johannès a de l’or dans les mains. Mais pour franchir un dernier pallier dans sa carrière, c’est sur sa capacité à porter une équipe dans les moments décisifs qu’elle sera jugée. Céline Dumerc, pas la plus réputée des scoreuses, s’était totalement transcendée aux Jeux Olympiques de Londres en 2012, portant sur ses épaules l’Equipe de France vers la finale. Mardi soir, face à l’Espagne, Marine Johannès a de nouveau ébloui par sa facilité à créer pour elle et pour les autres. Mais plus important encore, c’est elle qui a inscrit le panier le plus important du match, à 23 secondes de la fin et alors que le buzzer allait marquer la fin de la possession, pour donner trois points d’avance à la France (65-62).
Un tir miracle, avec la planche, sur un pied et en tombant vers sa gauche. "Un panier à la Marine", souriait Valérie Garnier qui, depuis le début du tournoi, a choisi de l’utiliser en sortie de banc. "J’ai failli perdre la balle. J’ai tenté de la récupérer et je sentais que j’allais devoir tirer. J’ai visé la planche parce que c’est plus facile à 45°… et j’ai eu un peu de chance", commentait de son côté la joueuse qui, si elle affiche toujours la même réserve face aux journalistes, sait visiblement donner de la voix sur le terrain. "J’ai encore la voix de Marine dans mon oreille qui répète : on ne perd pas ce match, on ne perd pas ce match !", glissait ainsi Endy Miyem en conférence de presse.
La confiance est un élément clé dans le jeu de Marine Johannès. La joueuse n’a aucun mal à le reconnaître et ne doit pas se laisser affecter par les temps faibles qui peuplent une rencontre : "J’essaye d’être agressive. Je vais faire des erreurs, tout le monde le sait mais j’essaye de garder confiance." Une approche qui porte ses fruits et qui continue d’impressionner des coéquipières conscientes des qualités hors-normes de la jeune femme de 26 ans. "Elle est incroyable. C’est une marqueuse et elle est clutch", insiste Gabby Williams. "On sait qu’elle peut nous sortir de gros tirs. Quand je l’ai vu partir j’avais confiance et d’ailleurs toute l’équipe a commencé à replier", ajoute Alix Duchet.
Vendredi, à 13h00, l’Equipe de France retrouvera le Japon en demi-finale. Avec la volonté d’effacer sa défaite en ouverture. Les dynamiques ne sont plus tout à fait les mêmes. Le 27 juillet dernier, les Bleues avaient été bousculées par la vitesse et l’adresse japonaise. Johannès avait dû se contenter de 5 points en 16 minutes. 9 jours plus tard, l’heure est à la revanche.