« Envie de revenir en bleu et gagner ma place »
Comment s’est déroulé la préparation et votre reprise avec votre nouveau club de Basket Landes ?
Cela se passe très bien. J’ai repris avec le groupe normalement le 5 septembre, date à laquelle j’aurais dû revenir si j’avais fait les Jeux de Rio. J’ai eu une petite semaine de reprise sans opposition, de travail de course et de pied, afin de ne pas prendre de risque car je n’avais pas rejoué véritablement depuis six semaines. Et depuis, j’avance tous les jours avec de moins en moins de douleurs et de plus en plus de sensations. Je manque peut-être un peu de foncier mais ça va revenir au fur et à mesure. Je ne suis pas encore à mon meilleur niveau mais je suis à 100% de mes capacités.
Comment abordez-vous cette nouvelle vie et cette saison à Basket Landes ?
C’est une bouffée d’oxygène pour moi. J’ai l’impression de redécouvrir des choses, d’être la petite gamine qui débarque dans un club. Je dois me réacclimater tout doucement à une nouvelle structure. Où se garer pour aller à l’entraînement, comment s’habiller... Des petites choses comme cela, tellement le mode de fonctionnement de Bourges était devenu normal pour moi. J’ai été super bien accueillie, j’ai déjà fait des rencontres humaines fortes. Je me sens très à l’aise aux côtés des gens avec qui je travaille. Et je n’ai qu’une hâte… que la saison reprenne.
Comment jugez-vous votre nouvelle équipe ?
Elle peut faire de belles choses. On a des joueuses de qualité, je crois vraiment que le groupe a été formé de manière intelligente. Nous serons prêtes pour le match de samedi, pour poser la première brique de notre petite maison que l’on va essayer de construire cette saison.
Est-ce que cela ne va pas vous faire bizarre de disputer l’Open LFB avec un autre maillot que celui de Bourges ?
Jusqu’à présent, on a uniquement fait des matches amicaux avec des maillots d’entraînement. Donc je n’ai pas encore porté le maillot officiel. Mais j’avoue que la première fois où je vais le mettre, ça va me faire bizarre. Mais j’ai confiance et hâte. Je vais être fière de porter le maillot de Basket Landes, je n’ai pas d’appréhension. On va se lancer dans l’aventure à fond.
Comment abordez-vous cette première rencontre de championnat contre le Hainaut (samedi à 18h00, en direct sur LFB TV) ?
J’attends que l’on réussisse notre entrée en matière, de l’engagement et beaucoup de sérieux dans ce qu’on va y faire. Maintenant c’est pour de vrai. On a fait des matches de préparation tout le mois. On est censés être en mesure de dominer le Hainaut sur le papier. Après, est-ce que le groupe sera prêt ? Dans quelles conditions sera l’adversaire ? On sait que c’est une équipe difficile à manœuvrer, que le contexte de l’Open et d’une nouvelle salle (ndlr, la Halle Carpentier à Paris) n’est pas simple à gérer. Il va falloir prendre ses marques.
D’un point de vue personnel, après le forfait de dernière minute avec les Bleues pour les J.O., avez-vous hâte de retrouver la compétition ?
Quand j’ai rejoué pour la première fois depuis ma blessure en match de préparation dans une petite salle à Orthez, j’étais stressée, j’avais une petite boule au ventre. Alors qu’on sait très bien que s’arrêter six semaines, ce n’est rien de grave. Ce n’était pas une blessure qui m’a éloignée des parquets très longtemps. Les matches amicaux m’ont permis de me relancer. Maintenant, je suis prête. Samedi, je vais prendre le match de la même manière que ces dernières années, sans me mettre de pression. J’ai juste envie de prendre du plaisir, de m’éclater avec mes nouvelles coéquipières et ce nouveau club, et démarrer la saison par une victoire.
Il y a quelques mois, vous vous posiez encore la question de la suite de votre carrière avec l’Équipe de France. Le forfait à l’aube des Jeux de Rio a-t-il fait avancer votre réflexion ?
Ce que je sais, c’est que le fait d’avoir terminé cet été 2016 par un forfait, me laisse un petit goût amer. Je n’ai pas envie de finir en Équipe de France de cette manière. J’ai envie de continuer. Il y a des fenêtres de qualification à l’Euro 2017 en novembre prochain (19 et 23 novembre à Chalon-sur-Saône et Clermont-Ferrand contre les Pays-Bas et l’Estonie), il y a des choses à voir avec mon club par rapport à la saison, comment cela va se dérouler et comment je vais me sentir physiquement... Mais si Valérie Garnier (ndlr, l’entraîneur de l’Équipe de France féminine) fait appel à moi, bien sûr que je vais avoir envie de revenir en bleu et de gagner ma place. Si j’avais pu participer aux Jeux Olympiques, je me serais peut-être positionnée différemment. Autant là, j’ai encore envie de continuer avec les Bleues.
Votre histoire avec le maillot tricolore se poursuit donc…
J’espère, mais cela ne dépend pas uniquement de moi. On a vu cet été que les jeunes joueuses ont fait le travail. Je serai sélectionnable, et je ferai tout pour redevenir sélectionnée. Ce que je dis souvent, c’est que ce n’est pas parce que j’ai joué 13 ans avec le maillot bleu qu’il m’appartient. À moi d’aller chercher ma place pour porter le maillot de l’Équipe de France encore un peu. Dans l’idée, j’aimerais pouvoir disputer une dernière compétition, à savoir l’Euro 2017. C’est pour moi un objectif.
Et pourquoi ne pas terminer votre carrière bleue avec un titre de Championne d’Europe, comme Cathy Melain en 2009 ?
Il suffit de m’écrire ça sur un petit papier et je signe tout de suite ! (rires) Terminer sur un titre continental comme Cathy Melain ça m’irait très bien. Malheureusement les histoires ne se répètent pas toujours. Mais ce serait magnifique !