"Heureuse de retrouver les Bleues"
Votre première saison en WNBA s’est un peu terminée brutalement, votre franchise ayant décidée de vous couper de son roster. Cette expérience a-t-elle répondu à vos attentes ?
Oui et non. J’ai eu la chance d’évoluer dans cette ligue, et de me retrouver au sein de la meilleure équipe à savoir le Lynx de Minnesota, qui est champion en titre. J’ai pu voir ce que c’était, j’ai pu vivre à l’américaine. J’ai tout simplement joué en WNBA, et c’est une chance qui n’est pas donnée à tout le monde. C’est un rêve qui s’est réalisé pour moi. J’ai mis les pieds sur le parquet, mais maintenant en tant que compétitrice, une fois le rêve réalisé, j’en aurais voulu davantage. J’aurais aimé pouvoir un peu plus, essayer de voir si je pouvais m’exprimer ou pas dans cette ligue, et c’est là-dessus que je suis en reste.
Il est difficile pour les joueuses françaises et européennes de faire leur place en WNBA. Comment analysez-vous cette situation ?
Il y a plusieurs facteurs, et notamment me concernant. Je suis arrivée un peu en retard car ma saison avec Schio en Italie a duré assez longtemps, et je n’ai pas pu participer au training camp avec Minnesota. Pour moi c’était une nouvelle expérience, un nouveau style de jeu, des nouvelles règles, et pour gérer tout cela il faut un petit temps d’adaptation. Après, par rapport à l’Europe, c’est un championnat qui est très athlétique, qui va très vite, et qui demande aussi de l’adaptation. Il faut réussir à s’y faire, et j’ai peut-être pêché là-dessus au début. On sait que je suis une shooteuse, je n’ai pas été en réussite rapidement, et du coup ça m’a coûté en quelque sorte ma place. Pour une européenne qui vient aux Etats-Unis, il faut réussir à faire la différence très rapidement car ils ne nous connaissent pas forcément.
Pouvez-vous évoquer le fait d’évoluer dans une franchise comme Minnesota, qui est l’une des plus grandes de WNBA ?
J’en retire des supers souvenirs. Je n’ai jamais évolué dans de telles conditions, même s’il faut avouer que nous sommes des privilégiées à Minnesota. On a des infrastructures de folie, tout est fait pour que l’on puisse performer : la salle d’entraînement qui est différente de la salle de match, le personnel à notre service, un chef cuisinier à notre disposition, etc…
Expliquez-nous la fin de cette aventure au Lynx. Votre franchise a décidé de vous retirer de son roster il y a deux jours…
Tout à fait. En ayant Danielle Robinson blessée et qui s’est faite opérée, ainsi que Rebekkah Brunson qui est également arrêtée après avoir reçu un coup à la tête, l’équipe perd deux joueuses extérieures, ce qui fragilise également le poste de meneuse de jeu. Ils ont donc recruté une nouvelle joueuse (Sydney Colson) pour renforcer ce secteur du jeu, et donc nous étions trop nombreuses sur le roster au vu des règles WNBA. Du coup, la première tête à sauter dans cette configuration a été la mienne (rires). Surtout qu’à mon poste de jeu, il y a pléthore de joueuses (Fowles, Moore, Fagbenle..).
Comment avez-vous appréhendé cette nouvelle ?
Je ne sais pas. J’ai encore du mal à exprimer ce que je ressens à l’heure actuelle. Je suis partagée, ça m’embête car quand je me lance dans un projet j’aime aller au bout de celui-ci. Après je comprends la situation, et par rapport à tous les matches qui vont arriver, je comprends cette nécessité de la franchise. Je suis aussi heureuse et contente, car je vais pouvoir rejoindre très rapidement l’Équipe de France dans sa préparation à la Coupe du Monde.
Après quelques jours de pause, avec quel état d’esprit allez-vous débarquer en bleu ?
Je vais d’abord prendre quelques jours de repos pour me vider la tête, changer d’objectif et de défi pour arriver dans les meilleures dispositions à Anglet dimanche. Après, je vais venir avec le même état d’esprit que les filles ont affiché depuis le début de la préparation en Ariège. On a la Coupe du Monde qui nous attend, on a des objectifs qui sont élevés, et pour les atteindre il va falloir travailler tous les jours jusqu’au 22 septembre.