Masterclass
Jean-Aimé Toupane avait choisi de modifier son cinq de départ pour la deuxième journée du TQO de Xi’An avec Valériane Ayayi et Alix Duchet alignées d’entrée. Deux joueuses qui ont donné le ton défensivement, affichant une intensité et une agressivité qui mettaient aux supplices des attaquantes chinoises gênées pour mettre en place leurs systèmes et incapables dès lors d’exploiter leur avantage de taille. Tout terrain, en contestation, dans les appuis, les Tricolores imposaient une dureté de tous les instants tandis que Jean-Aimé Toupane pianotait très vite sur son banc pour maintenir un niveau d’engagement constant. Onze joueuses foulaient le parquet lors du premier quart-temps, véritable masterclass défensive. Et lorsque Marine Johannès se fendait de trois inspirations géniales de l’autre côté du terrain avec deux tirs primés et une passe dans le dos pour Romane Bernies, les Bleues faisaient un premier break (17-10).
Contre la deuxième équipe mondiale, candidate déclarée à une médaille à Paris, la France envoyait un message et poursuivait son entreprise dès le début du deuxième quart-temps. Inutile de bouder son plaisir, le retour de Johannès en sélection apporte un danger extérieur de premier ordre et le staff technique ne s’en prive pas pour dessiner des formes de jeu destinées à libérer une joueuse qui n’a besoin que de quelques centimètres pour dégainer. Son 4/6 à longue distance lors du premier acte, le rythme donné par Bernies et les excellentes entrées de Dominique Malonga et de Sarah Michel Boury permettaient de creuser irrémédiablement l’écart. Gabby Williams enchaînait de son côté les slaloms face à une équipe débordée par l’intensité d’un adversaire qui rejoignait les vestiaires avec 20 longueurs d’avance (44-24).
Punies lors des qualifications à la Coupe du Monde en février 2022 (-33) et dominées lors de la compétition planétaire sept mois plus tard (-14) par les Chinoises, les Françaises avaient visiblement quelques comptes à régler et la démonstration de force se poursuivaient avec la même recette : une défense étouffante qui provoquait balle perdue sur balle perdue et alimentait un jeu rapide mortel. Sur une séquence surréaliste Johannès profitait à nouveau d’un système sur touche pour faire mouche puis volait un ballon dans les mains avant d’enchaîner sur un tir trois-points sur une jambe : 64-29 au tableau de marque !
Le sort du match clairement décidé, l’Équipe de France ne relâchait pourtant à aucun moment ses efforts. Les 12 joueuses inscrivaient au moins un panier et défensivement elle signait une performance exceptionnelle. Il reste désormais à finir ce superbe séjour asiatique face à la Nouvelle-Zélande dimanche matin.
France bat Chine : 82-50