Equipe de France féminine
"Nous avons toutes été possédées"
Julien Guérineau, sur place à Londres - 12/08/2012
Toutes les joueuses de l'Equipe de France et leur entraîneur reconnaissent la supériorité américaine. Mais toutes retiennent également le résultat historique de ces 15 jours londoniens. Et rendez-vous est déjà donné pour l'Euro 2013 en France.
Pierre Vincent
"On mesure la distance qui existe entre nous et les Américaines, d’un point de vue technique, athlétique. Elles nous ont tout fait ce soir. Nous, nous étions ruinées et nous avons besoin de beaucoup d’énergie pour compenser. Maintenant elles ne peuvent plus beaucoup progresser. Le basket français, lui, peut progresser… Quand la défense est aussi forte il faut être plus précis dans ce qu’on fait… Nous avons bien tenu par séquences mais la force qu’elles ont c’est qu’elles font péter tout le monde quand, sur deux minutes elles mettent beaucoup de points. Quand on commet quelques erreurs, quand on tire un peu vite, quand on n'assure pas le repli ça part comme des avions de chasse. On ne joue pas dans la même catégorie."
Sandrine Gruda
"Cette équipe américaine c’est un rouleau compresseur. On aurait pu montrer un meilleur visage. Mentalement peut-être qu’après les émotions de la demi-finale nous avions lâché. Personnellement j’ai une petite déception de finir comme ça. Mais rapidement, la médaille autour du cou, c’est une autre émotion qui surgit. Je suis trop heureuse. C’est énorme pour le basket féminin français."
Emmeline Ndongue
"Je suis très fière de ce parcours. C’était tellement difficile d’aller chercher les matches comme on l’a fait en poule puis en quarts de finale. La finale était moins bien. Je suis désolée. Nous n’avons pas été à la hauteur de l’évènement. Parce que c’était trop grand, trop beau. Il paraît que beaucoup de gens nous regardent en France. Du coup je suis triste qu’on ait produit ce basket-là ce soir. Mais je suis aussi tellement contente que l’équipe ait provoqué cet intérêt. C’est une émotion immense. Pierre nous avait dit qu’elles vivaient par la contre-attaque et le rebond. Et on leur a laissé de la contre-attaque et du rebond à un moment donné. Mais aujourd’hui nous sommes la deuxième meilleure équipe du monde. Extraordinaire non ? "
Edwige Lawson
"Je continue bien sûr, je veux faire l’Euro en France en 2013. J’ai eu la chance de faire celui de 2001. Gagner l’Euro avec nos familles, nos amis, nos supporters c’est un moment très fort. Et j’ai vu qu’il y avait de plus en plus de fans qui nous suivent. L’image que je retiendrai ? Il y en a tellement, les matches que l’on gagne à la dernière seconde, les shoots d’Emilie Gomis, de Céline Dumerc. Mais la plus belle c’est la demi-finale contre la Russie qui nous assure la médaille. Dans sa carrière on se fixe des objectifs. Je voulais être championne de France, championne de Russie, gagner l’Euroligue, jouer en WNBA. La médaille olympique c’est un rêve, on y pense à peine. Les anneaux olympiques, dès qu’on les voit, il se passe quelque chose de spécial. Nous avons toutes été possédées."
Céline Dumerc
"Je suis un peu triste de la manière dont on perd ce soir mais je tiens à dire que jouer les Etats-Unis ce n’est pas évident. D’habitude on contrôlait nos matches et ce soir on n’a rien contrôlé du tout. Je nous ai trouvé fébriles. Elles nous ont pris très au sérieux et c’est un honneur. Mais ce que j’ai autour du cou, c’est tellement beau."