Equipe de France féminine
"Un moment unique"
Julien Guérineau, sur place à Londres - 10/08/2012
L'émotion a submergé toutes les joueuses de l'Equipe de France au moment de commenter leur exploit historique aux Jeux Olympiques de Londres.
Pierre Vincent
"C’est beaucoup d’émotion. Je disais aux filles avant le match que c’était un moment unique. On ne parle pas de nous. On n’existe pas dans ce village olympique. La seule façon d’exister c’est de gagner. Les Américaines sont intouchables et seules les Australiennes pouvaient les inquiéter et elles l’ont fait. Mais nous n’avons plus rien à perdre. Que les filles fêtent cette qualification et quand on sera sur le terrain… et bien on ne sait jamais."
Florence Lepron
"C’est le résultat de beaucoup de travail, de beaucoup de temps passé ensemble. Et le rêve se réalise. Je disais à Céline Dumerc que si un pseudo romancier était payé pour écrire un roman à l’eau de rose, il n’oserait pas raconter une histoire pareille. Et en fait ça arrive. C’est énorme. Notre grande qualité c’est de ne voir que match après match. Des gens calculent. Nous tous les deux jours on donne tout ce qu’on a. Après il y a le petit truc en plus mais toutes les équipes qui ont brillé à haut niveau ont le petit facteur chance. Prendre match après match et grâce au coach de savoir ce qui va se passer. Pierre Vincent est incroyablement fort. C’est un magicien. Sincèrement. On peut lui dire merci."
Emilie Gomis
"J’ai pleuré, j’ai fait passer des messages, je vis un rêve. Sincèrement c’est ce qu’on souhaitait. On l’a eu et pourtant on ne veut pas plus, on profite. Je fais partie des 12 filles qui participent à la finale des Jeux Olympiques. C’est juste incroyable. Ce match est dédié aux garçons. Nous étions tellement dégoûtés qu’ils perdent en quarts. Nous voulions écrire quelque chose ensemble. Malheureusement ça ne peut pas se faire. Pour eux, pour tous les gens qui nous suivent et nous entourent, nous voulons montrer une belle image du basket français."
Emmeline Ndongue
"J’ai du mal à réaliser. Quand je pense qu’il y a un an j’étais dans le plâtre avec un tendon en moins… Et voilà je vais pleurer de nouveau, ça fait deux fois en 15 minutes, la soirée va être longue. Je repense à 2007 quand on se vautre. A 2008 quand on repart de zéro et que Pierre amène 30 filles en stage pour faire les qualifications. Nous sommes championnes d’Europe et pourtant il ramène encore de nouvelles filles pour trouver le bon groupe pour ces Jeux. C’était ces Jeux qu’il voulait. Et nous sommes en finale aujourd’hui, c’est incroyable. Je pense aussi à toutes ses filles qui ont été dans le groupe et qui ne sont pas là. Cette victoire est pour elles et pour les gars qui ont perdu hier."
Edwige Lawson
"Un truc de fou. A chaque interview je ne trouve pas les mots pour décrire ce qui se passe. C’est un rêve. Une finale des Jeux à aucun moment ce n’est un objectif, ce n’est qu’un rêve. Ce qui me plaît le plus dans cette équipe c’est son côté naturel, naïf. Sur le banc les filles vont annoncer qu’elles sont stressées, quand elles sont heureuses elles pleurent. Elles vivent leurs émotions à 100%. Ce ne sont pas des machines."
Céline Dumerc
"J’avais moins peur des Russes que je n’avais peur des Tchèques. Je savais qu’elles n’ont pas l’habitude de mettre une grande intensité. J’ai vite senti qu’elles étaient fébriles parce qu’elles voulaient trop en faire. Je savais qu’on allait gagner ce match parce qu’on a un groupe de malades, des joueuses de ouf et un super coach. J’ai à peine conscience que je vais avoir une médaille olympique autour du cou. Je suis fière de me dire que j’ai l’opportunité de jouer les Etats-Unis dans une finale olympique. Je voulais les jouer. Bien sûr nous n’avons peut-être que 15% de chance de gagner mais c’est un honneur que de les affronter. Cela nous donnera aussi l’occasion de voir où notre niveau s’arrête. On plane en ce moment mais peut être faudra-t-il redescendre. Mais je n’ai pas peur, j’ai juste hâte. On parle beaucoup de moi depuis quelques jours mais je suis sur mon petit nuage. Je fais un sport collectif et ce n’est pas ma performance qui fait gagner l’équipe. Les Jeux Olympiques c’est l’événement magique de ta vie. Et nous y sommes en finale."