France-Australie : défaite au buzzer
Si la France cherche ses points à l’extérieur lors de sa préparation, l’Australie n’a pas ce souci. Depuis plus de 15 ans, elle se repose sur l’exceptionnelle adresse de Patty Mills, toujours transcendé lorsqu’il enfile le maillot des Boomers. Et à 35 ans le grand ami de Boris Diaw, qui va disputer ses cinquièmes Jeux Olympiques, a découpé la défense tricolore lors du premier quart-temps. Une démonstration de maîtrise technique entre tirs extérieurs et pénétrations. Et un avant-goût de la puissance de feu d’une équipe très en place offensivement, sans cesse en mouvement et dont le talent des arrières dicte le tempo. Un style assez éloigné de celui proposé par la Serbie ou le Canada et auquel les Bleus ont mis quelques minutes à s’adapter (9-16).
Ils cédaient cependant avec plaisir à la tentation de se lancer dans un concours de courses et de tirs avec leur adversaire du soir. Une pluie de shoots à trois-points s’abattait sur la CO’Met d’Orléans : 12 au total en autant de minutes jouées. L’Australie n’a pas la dureté serbe ou canadienne et l’occasion était donc belle de retrouver de la confiance dans un match au rythme un peu fou, propice aux coups de chaud. Le cinq majeur en difficulté, c’est du banc que surgissait l’étincelle entre un Matthew Strazel efficace et un Guerschon Yabusele, qui confirme match après match qu’il est peut-être le complément idéal à Victor Wembanyama. Les deux hommes ont combiné pour 22 points lors du premier acte et leur combinaison de taille et de puissance a mis aux supplices les intérieurs australiens.
Le public goûtait avec volupté au festival Wemby, dominateur au rebond, adroit de loin et distributeur avisé pour ses coéquipiers. Intimidateur, facilitateur, scoreur, l’ancien numéro un de la draft planait sur les débats et creusait le premier écart significatif pour la France (60-52). Sa sortie brisait cependant ce bel élan. Un 3-11 sur sa période de repos remettait les compteurs à zéro. Les folles cavalcades remisées au placard, le jeu sur demi-terrain reprenait ses droits et avec lui le spectre des balles perdues, un point noir que les Bleus peinent à corriger. Un défaut qui poursuit également Josh Giddey, un brin dispendieux, mais dont le talent multicartes a largement pesé sur les débats. Avec Mills, le nouveau meneur des Bulls a pris les choses en main dans un money-time haletant.
Tout se jouait dans la dernière minute où Mills puis Giddey laissaient passer leur chance tandis que Frank Ntilikina ne tremblait pas sur la ligne des lancers-francs. Mais à deux secondes du buzzer, un système ligne de fond parfaitement exécuté libérait Dyson Daniels pour le panier de la gagne. A six jours de son match d'ouverture face au Brésil, l’Équipe de France n'est pas parvenue à chasser ses doutes.