France-Portugal : retenir l'essentiel
Sur le chemin de Manille, passage obligé par Matosinhos, ville portuaire à quelques kilomètres au nord de Porto. Joli détour pour un rendez-vous avec un adversaire pulvérisé de 38 points jeudi soir. La recette idéale pour se relâcher. Et si Vincent Collet souhaitait un soupçon de sérieux supplémentaire chez ses troupes, approximatives offensivement pendant 20 minutes à l’aller, il a sans doute été particulièrement déçu par la production des Bleus dimanche.
Dans un remake tout aussi raté que l’original, ces derniers envoyaient 9 ballons en tribune lors du premier quart-temps, laissaient échapper nombre de rebonds offensifs et signaient quelques absences défensives qui offraient des points près du cercle aux Portugais. L’oubli peut être une force et les hommes de Nuno Tavares avaient semble-t-il effacé de leur esprit la fessée dijonnaise pour jouer crânement leur chance, faisant preuve d’une dureté qui perturbait les transmissions de balles tricolores et engendrait même une certaine frustration. Après un bon passage où les Tricolores parvenaient à servir Mam Jaiteh (18-26), un festival d’erreurs et deux fautes antisportives remettaient les locaux en selle. Au point de rentrer aux vestiaires avec un point de retard (34-35). Le divertissement attendu virait au combat de tranchées.
Une pause qui ne débloquait pas pour autant la situation. Si défensivement la France était plutôt dans ses standards, repoussant les Lusitaniens de plus en plus loin du cercle, elle ne parvenait pas à trouver du rythme de l’autre côté du terrain. La faute notamment à une absence de réussite extérieure. C’est d’ailleurs quand Sylvain Francisco trouvait enfin la distance à trois-points au buzzer du troisième quart-temps que les Bleus s’offraient un léger matelas (49-43).
Le meneur de Manresa, nouveauté de cette fenêtre, s’assurait dans la foulée que les vice-champions olympiques ne se feraient aucune frayeur. Ses deux paniers primés en tête de raquette assommaient les courageux portugais (57-43). Mais ceux-ci, au lieu d’exploser, répondaient par un 0-8 qui forçait Vincent Collet à demander un temps-mort. En bon capitaine, Amath M'Baye, repoussait ces derniers assauts et Hugo Benitez en profitait pour fouler pendant quelques secondes le parquet et fêter sa première sélection.
Ce Portugal-France ne restera pas dans les annales du basket français mais au soir du 27 février, l’Equipe de France est le seul pays, avec la Lituanie, à présenter un bilan de 4 victoires et 0 défaite dans les qualifications pour la Coupe du Monde. Un luxe qui la qualifie pour la deuxième phase qui débutera en août. Elle cherchera auparavant, début juillet, à rendre une copie parfaite pour se faciliter le chemin vers l'Asie alors que le Monténégro, son plus sérieux concurrent, s'est pris les pieds dans le tapis à domicile contre la Hongrie.