"Il fallait que ça se termine avec eux"
Quelle a été votre réaction en voyant l’Espagne battre l’Argentine pour vous retrouver en quarts ?
On est sur le point de passer à autre chose avec les retraites annoncées de Tony Parker, Florent Pietrus et Mickaël Gélabale. On a commencé avec les Espagnols, il fallait que ça se termine avec eux, même si on n’attendait pas forcément à les croiser en quarts de finale quand on a commencé la compétition. Nous sommes contents de les jouer. Cela nous permet d’envisager prendre une revanche sur les Jeux de 2012 et la demi-finale de l’EuroBasket l’an dernier. J’ai l’impression que des matches doivent se faire, quoi qu’il arrive. Et qu’ils se font.
Jose Manuel Calderon disait hier que la seule chose qu’il ignorait de Français c’était les prénoms de leurs parents…
Et encore… Depuis qu’on a réussi à obtenir des résultats c’est l’équipe qu’on a croisée chaque année. Et ces dernières années, plus qu’avant, cela a toujours donné des matches indécis. C’est la grande équipe de ces 10-15 dernières années. Nous sommes parvenus à hausser notre niveau de jeu pour arriver au leur. Nous avons créé un noyau autour duquel on a su élever ce niveau. Ça, on l’a appris des Espagnols. Au fil des matches contre eux on a appris à les jouer les yeux dans les yeux pour ne plus avoir peur. Cette fois c’est la grande dernière.
Les confrontations ont parfois été tendues. Vous attendez-vous à ce que cela soit encore le cas ?
Nous n’avons jamais voulu être méchants contre eux. Mais le respect doit être présent des deux côtés. On essaye simplement de jouer dur. Pendant plusieurs années ils nous ont regardés de haut. Je me souviens de la demi-finale de 2013, quand nous sommes à -20. Ils savent que plusieurs d’entre nous parlent espagnol donc ils n’hésitent pas à venir nous chambrer. Quand ils perdaient, il leur arrivait de ne pas venir nous serrer la main. Après, c’est surtout entretenu par les réseaux sociaux qui pensent qu’on aime les détester. C’est surtout un rival très fort.
Avez-vous été surpris du début de tournoi de l’équipe espagnole ?
Si vous avez suivi lors précédentes compétitions, c’est toujours la même chose. J’ai croisé leur coach quand j’étais en musculation avant leur premier match et il m’a dit : on n’a jamais gagné un premier match. C’est leur façon de faire. Ils ont l’expérience pour se remobiliser, relever la tête et continuer d’avancer.
Comment cela se passe-t-il avec votre belle-famille espagnole ?
(il sourit) Ça se passe bien. Je l’expliquais hier à Thomas Heurtel. Quand c’est un match de basket ils me soutiennent. En plus je ne leur laisserais pas supporter l’Espagne devant ma fille ! Ils font très attention. Après si c’est du hand, du foot ou du volley, chacun fait ce qu’il a en envie.