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Interview Jaylen Hoard : "Je m'attendais à performer en EuroCup"

Propos recueillis par Clément Daniou - 05/12/2022
Après trois saisons passées entre la NBA et la G-League, Jaylen Hoard est parti à la découverte de l'Europe avec l'Hapoël Tel Aviv. Une réussite jusqu'à présent, même si une entorse à la cheville l'oblige à un repos forcé pendant quelques semaines.

Auteur d'une fin de saison en boulet de canon avec le Thunder d'Oklahoma City, Jaylen Hoard (23 ans - aucune sélection) n'a pourtant pas obtenu ce qu'il désirait dans la Grande Ligue, à savoir un contrat garanti dans un roster ou un contrat two-way lui permettant de faire des allers-retours entre la NBA et son antichambre. Arrivé à l'intersaison à l'Hapoël Tel-Aviv, pour sa première expérience professionnelle hors des États-Unis, le jeune poste 4/3 brille sur les parquets européens. Après trois mois de compétition, il a accepté de dresser un premier bilan de ses débuts. 

Mi-septembre, vous avez paraphé un contrat avec l’Hapoël Tel-Aviv, pouvez-vous nous en dire plus sur les dessous de cette signature ?

Les contacts ont commencé cet été. J’attendais la free agency NBA pour savoir si je pouvais avoir un contrat two-way. Globalement, les retours que j’avais étaient que je pouvais aller en camp d’entraînement avec plusieurs équipes mais je ne voulais pas prendre le risque de me faire couper et d’être envoyé en G-League toute l’année… Si je ne pouvais pas avoir de contrat two-way, je préférais aller dans une équipe où je pouvais vraiment être impliqué avec un projet concret.

Aviez-vous d’autres pistes ?

J’avais la possibilité de signer pour le camp d’entraînement avec le Panathinaikos mais j’ai estimé qu’au vu de ma situation, l’Hapoël Tel-Aviv était la meilleure destination pour faire la transition États-Unis/Europe.

Était-ce une décision difficile à prendre lorsqu’on a connu des expériences principalement aux États-Unis ?

Pas forcément. Je suis Français, j’ai aussi l’expérience de ce qu’est le basket ici. J’ai plus de clarté que les Américains sur ce que c’est de jouer en Europe. Ce n’est pas un mythe ou l’inconnu. Je trouve que j’ai fait plein de bonnes choses aux États-Unis mais vu que je n’arrivais pas à concrétiser ça avec une place dans un roster, j’ai préféré aller en Europe et jouer beaucoup.

Pourtant, vous aviez brillé en fin de saison avec Oklahoma City, ne vous attendiez vous pas à recevoir un coup de fil d’une franchise NBA ?

Non pas forcément. Même si tu performes en fin de saison, c’est difficile d’avoir un contrat garanti. Je pensais avoir au moins un contrat two-way mais ce n’est pas venu donc l’Europe est devenue une bonne option.

Vous avez dû faire vos preuves lors du camp d’entraînement avant de signer pour la saison avec l’Hapoël Tel-Aviv, dans quel état d’esprit êtes-vous arrivé ?

Je suis arrivé très optimiste, avec l’envie de m’intégrer rapidement, de me mettre sur la même page que les autres. Essayer de jouer du mieux que je peux, aider l’équipe et montrer que je pouvais performer ici. Ça s’est bien passé et ils m’ont signé pour la saison. Je n’étais pas surpris mais ça fait toujours plaisir de concrétiser.

Comment s’est passée l’intégration dans le club ?

Quand je suis arrivé j’étais beaucoup en observation, j’essayais d’être à l’écoute pour essayer de m’adapter au plus vite. Ça s’est fait naturellement, je me suis bien entendu avec tous mes coéquipiers et le staff.

Vous avez plusieurs Américains comme coéquipiers, on imagine que ça facilite également les choses…

Oui, totalement. Je suis à moitié américain du côté de mon père donc ça me donne des repères. Je me sens à la maison, ils sont dans le même délire, ça aide beaucoup. J’ai un peu l’expérience des deux, les Israéliens, les Américains, c’est un bon mix.

Avez-vous eu le temps de visiter Tel-Aviv ?

Pour l’instant, c’est 100% basket, je ne fais pas grand-chose à part les entraînements et les matchs. Après au cours de la saison, lorsqu’on aura des petits breaks, je vais essayer de faire beaucoup plus de choses.

Du fait d’un nombre d’étrangers maximum ayant l’autorisation de jouer, vous ne participez pas à toutes les rencontres du championnat local, est-ce une situation difficile à gérer ?

Personnellement j’ai envie de jouer tous les matchs mais je me suis habitué. Je savais que c’était une possibilité, que ça allait tourner. En revanche je joue tous les matchs en EuroCup, c’était ce que je voulais.

Justement, vous attendiez-vous à performer aussi vite en EuroCup ?

Oui.

Vous êtes d’une efficacité sans pareil dans l’antichambre de l’EuroLeague : 12,6 points, 6,2 rebonds, 17,8 d’éval. Pour quelqu’un qui n’avait jamais joué en Europe, on peut dire que l’adaptation fut rapide…

Le jeu est différent mais je suis un joueur polyvalent, je sais faire plein de choses sur le terrain et je peux jouer à l’américaine en Europe. En présaison c’était différent. Il y a des petites choses que j’ai dû assimiler et comprendre rapidement. Là, je suis lancé.

Vous semblez avoir encore passé un cap physiquement…

C’est le cas, c’est quelque chose sur lequel je me suis concentré. Déjà cet été puis ici tous les jours avec notre préparateur physique. L’année dernière, je jouais bien mais je sentais que je pouvais encore passer un cap athlétiquement. Du coup cet été j’ai vraiment bossé sur cet aspect de mon jeu.

Vous semblez avoir développé une relation particulière avec les fans, qu’elle est-elle ?

Les fans sont fous (rires), ils sont à fond. La culture basket est très forte ici, tu le ressens dans la salle qui est tout le temps pleine à craquer. Même en présaison, la salle était remplie, ils chantent tout le match, en dehors du terrain ils parlent tout le temps des joueurs et du club. Ça rend l’expérience incroyable.

Décrivez-nous l’atmosphère qui règne dans la salle lorsque vous jouez, que ce soit à domicile ou à l’extérieur ?

C’est comme ce que j’imaginais quand j’étais jeune. Jouer dans une salle pleine, tu te vois être pro, c’est l’image que tu as. Vivre ça ici, c’est dingue.  

Finalement, cette décision semble la plus judicieuse pour lancer votre jeune carrière…

Je pense que c’était le bon choix. Le niveau de jeu en Europe est très bon, j’ai un gros temps de jeu, je joue de nombreux matchs. Je suis vraiment content d’être ici.