Premières pierres
Les Bleus ont fait coup double en février. Sportivement, ils ont remporté leurs deux rencontres de qualification à l’EuroBasket 2025. Et dans un championnat à trois avec la Croatie et la Bosnie-Herzégovine qui doit laisser une équipe sur le carreau (Chypre, déjà qualifié est clairement le maillon très faible du groupe), les deux succès enregistrés à Brest puis Tuzla placent idéalement la France dans la perspective de rallier sans encombre la compétition européenne. Plus largement, ils sont parvenus à débuter la construction de la rampe de lancement que Vincent Collet appelait de ses vœux avant de retrouver ses troupes pour la première fois depuis la terrible 18e place de la Coupe du Monde. Le traumatisme de Jakarta devait être évacué à six mois seulement des Jeux Olympiques et des valeurs devaient impérativement être réhabilitées. "Il n’est pas nécessaire d’attendre la préparation des Jeux Olympiques pour débuter un nouveau cycle avec un état d’esprit plus conquérant. Et il ne faut pas qu’en parler, il faut le faire", martelait l’entraîneur tricolore en s’installant en Bretagne.
Et les Bleus l’ont fait. Avec huit joueurs d’EuroLeague dans leurs rangs, ce qui laisse à penser qu’une bonne partie des acteurs de février sera concernée par la campagne estivale. Avec des retours symboliques à l’image de celui d’Andrew Albicy, capitaine du groupe pendant dix jours. Et avec, surtout, la volonté de défendre le plomb, une vertu sans laquelle tout rêve de podium est illusoire. Si tout n’a pas été parfait, loin de là, la France n’a concédé que 124 points en deux matches. Des 32 équipes en lice dans ces qualifications, seule la Belgique (113) et la Serbie (124) ont fait mieux. Une identité retrouvée qui doit servir de base à ce qui sera mis en place lorsque les renforts NBA débarqueront à l’INSEP fin juin. Les nouveaux arrivants ne seront pas en terrain conquis. D’autres qu’eux auront fixé un cap. Ils devront y adhérer. "Au-delà de la performance brute, ce qui compte c’est l’abnégation. Ce qu’on veut ramener de façon impérative c’est cet esprit où tout le monde donne pour l’équipe", insiste Vincent Collet. "Et Andrew Albicy symbolise cela. Il ne marque qu’un point contre la Bosnie, fait deux passes décisives. Par contre il a tout donné pour défendre et contenir Dzanan Musa. Maintenant il faudra l’instiller dès les premiers jours du rassemblement cet été. L’un des objectifs de la fenêtre était de retrouver un engagement qui n’avait pas toujours été présent à la Coupe du Monde. C’est la condition sine qua non de la performance. Dans ce domaine on se doit d’être exemplaires. Et ensuite il faudra être bons."
Le sélectionneur a désormais à peine plus de deux mois pour dévoiler sa liste 14 joueurs français ont foulé un parquet NBA cette saison. Et si pour plusieurs l’aventure est soit déjà terminée, soit anecdotique en termes d’impact, le réservoir est immense et les options nombreuses. "On a des idées mais il faut attendre que la saison se termine", sourit Vincent Collet à l’évocation de la liste olympique, désormais dans toutes les têtes. "Lors de cette fenêtre des joueurs ont marqué des points, bien sûr. Tout est important et pas seulement dans les performances du terrain. Ceux qui rentrent dans le projet en ont marqués, ceux qui rentrent moins en ont perdus."