Preview Allemagne – France : montée en gamme
Un vol d’à peine une heure depuis Rouen pour la Rhénanie-du-Nord-Westphalie. Puis un flashback en retrouvant l’hôtel et la salle d’entraînement que l’Équipe de France avaient fréquentés lors de la phase de poule de l’EuroBasket en 2022. Elle y avait également croisé l’Allemagne dans la sublime Lanxess Arena de Cologne, subissant une défaite assez nette (63-76). Deux ans plus tard, les hommes de Gordon Herbert n’ont pas baissé de pied, bien au contraire. L’été dernier, ils ont créé une des plus grandes surprises de l’histoire du basket en coiffant au poteau tous les favoris lors d’une Coupe du Monde de rêve conclue sur une médaille d’or après avoir éliminé consécutivement Slovénie, Lettonie, États-Unis et Serbie ! Le basket allemand vit ainsi son âge d’or neuf ans après la retraite internationale de son icône, Dirk Nowitzki.
La double confrontation avec les Bleus, samedi à Cologne puis lundi à Montpellier, promet donc d’être bien plus révélatrice des possibilités des deux équipes, à 20 jours des Jeux Olympiques, même si Vincent Collet concédait que le face-à-face serait aussi une partie de "poker menteur." Les deux équipes s’affronteront en effet lors du dernier match de la première phase de poule dans une rencontre sans doute capitale pour se positionner idéalement pour les quarts de finale. Pas question, donc, de dévoiler toutes ses armes et l’entraîneur tricolore a déjà annoncé que son groupe jouera sur "des choses simples, basiques."
Un groupe qui sera réduit à 14 éléments avec des rotations plus traditionnelles que les changements de cinq utilisés face à la Turquie pour répartir au mieux les temps de jeu. "Ça surprend", sourit Matthew Strazel. "A part Nadir Hifi peut-être, qui était habitué à Paris... Mais le staff avait fait l’effort de nous prévenir qu’on allait jouer avec des cinq différents. C’était surtout difficile pour notre adversaire. On a mis 40 minutes de pression tout terrain." La prestation défensive de mercredi était la principale satisfaction d’un staff technique qui demande à voir son efficacité contre une opposition d’un tout autre standing. "L’Allemagne est une très grande équipe avec beaucoup d’atouts offensifs. Cela sera d’autant plus intéressant de voir ce que notre défense peut faire face à elle", souligne Vincent Collet.
Pour l’Allemagne, dans une salle à guichets fermés (18 000 spectateurs), il s’agira de son tout premier match de préparation. Son collectif lui permet, cependant, d’espérer être au point puisque les 12 champions du Monde de Manille figurent sur la pré-sélection olympique, toujours emmenés par le meneur NBA Dennis Schröder et les frères Wagner, Frantz et Moritz d’Orlando. Avec du répondant dans la raquette (8 joueurs à plus de 2,05 m), les Bleus pourront également tester leur secteur intérieur, attendu comme dominant à Lille et Paris. Pour bien l’exploiter, ils chercheront à gagner en fluidité et en rapidité, leur entraîneur estimant que "les mises en place sont parfois trop lentes et contre de meilleurs adversaires cela pourrait être un vrai problème." Avec trois matches en sept jours face aux deux finalistes de la dernière Coupe du Monde, monter en efficacité n’est pas une option.