Preview France-Allemagne : en configuration olympique
C’est important la réciprocité. Donner pour recevoir. Un principe qui s’applique également dans le sport de haut niveau et plus particulièrement dans l’exercice difficile de la construction d’une préparation olympique. Avec seulement 8 équipes directement qualifiées et des TQO qui mobilisaient jusqu’à aujourd’hui, dimanche, 24 pays à la bagarre lors des 4 TQO organisés en Lettonie, Grèce, Espagne et au Porto-Rico, la construction d’un programme tient de la haute voltige. D’autant plus que les meilleures équipes du monde partagent le même objectif : trouver des adversaires de qualité et exposer leurs joueurs à leur public.
La France a cette année l’avantage d’accueillir les Jeux Olympiques et a ainsi pu convaincre le Canada et l’Australie de venir effectuer leur préparation terminale à Orléans. Pour trouver un terrain d’entente avec l’Allemagne, il a, en revanche, fallu conclure un double affrontement après des tractations débutées bien en amont d’un tirage au sort qui a finalement placé les deux équipes dans la même poule.
Une réalité susceptible de fausser les débats, les deux staffs pouvant être tentés de ne pas trop en dévoiler avant un face à face que beaucoup imagine décisif pour l’attribution de la première place du groupe aux Jeux, déterminante dans l’optique des quarts de finale. Samedi, l’excitation était à son comble à Cologne pour fêter les champions du Monde mais le choc a tourné court, faussé par les absences de marque. "On est conscient qu’on n’a pas joué la grande Allemagne", tempérait Vincent Collet, tout en souhaitant ne pas minimiser la performance de ses troupes. "Nous avons affiché deux visages. Celui de la première mi-temps m’a plu. Dans le sérieux défensif, la vitesse de relance. On s’est relâchés en deuxième."
L’écart de 20 points s’est ainsi stabilisé, préservé en grande partie par une séquence surréaliste de Victor Wembanyama montant la balle avant d’enchaîner deux tirs à trois-points consécutifs, symboles d’une nouvelle soirée faste pour le joueur des Spurs. "Il a eu un passage d’adresse dont on le sait capable. Il ne faut s’abriter derrière ça. Même si c’est Victor, il ne le fera pas à chaque fois", estime Vincent Collet. "Ce qui est intéressant c’est comment il joue avec ses partenaires. Et pendant longtemps il a facilité leur vie. Les exploits je préfère qu’il les garde pour les Jeux Olympiques."
Au final, le quatuor Wembanyama-Gobert-Lessort-Yabusele a laissé une ardoise de 63 points à la Lanxess Arena, une domination remarquable mais qui souligne un équilibre encore précaire avec un secteur extérieur discret, au sein duquel Vincent Collet doit effectuer ses deux derniers choix pour ramener son effectif à 12 éléments. "Je ne vais pas dire que le match m’ait beaucoup aidé. C’est même l’inverse", concédait-il, d’ailleurs, en quittant Cologne.
Lundi soir, à la Sud de France Arena de Montpellier, la France évoluera pour la première fois en configuration olympique. Face à quelle Allemagne ?