Résumé Italie-France : croire aux miracles !
Mardi soir, la Mercedes Benz a grondé. De plaisir, de rage, de déception. Le choc entre l’Allemagne et la Grèce a atteint des sommets au niveau basket et s’est disputé dans une ambiance de feu et une salle pleine à craquer. Un saisissant contraste avec les tribunes désespérément vides pour accueillir le remake du quart de finale des Jeux Olympiques de Tokyo entre Français et Italiens. Un côté intimiste trop proche du huis-clos nippon de 2021 pour un tel rendez-vous.
Pas de quoi refroidir Evan Fournier. Si l’arrière des Knicks n’aime rien de plus que de sentir la foule le pousser ou le conspuer, il n’a eu besoin de personne pour jaillir des starting-blocks. 9 points en trois minutes pour s’assurer que les Bleus ne tomberaient pas dans un de leur travers avec un début de match poussif. Avec Andrew Albicy et Terry Tarpey lancés en mission sur le duo Spissu-Fontecchio, les Azzurri étaient rapidement mis en difficulté, battus à leur propre jeu, celui de l’adresse extérieure. Une pluie de tirs à trois-points s’abattait sur les troupes de Gianmarco Pozzecco, désireuses de protéger leur raquette mais punies par les extérieurs tricolores auteur d’un spectaculaire 6/8 à longue distance au premier quart-temps.
Une réussite qui ne marquait aucune pause, Thomas Heurtel et Timothé Luwawu-Cabarrot sortant du banc pour poursuivre la belle série. En face, Simone Fontecchio se chargeait de maintenir l’Italie en vie. Le futur joueur du Jazz n’a pas encore la notoriété des nombreuses stars de l’EuroBasket mais il a définitivement endossé le costume de leader laissé vacant par Danilo Gallinari, gravement blessé au genou en préparation. Puissant, adroit, opportuniste, il constitue un danger permanent et c’est lui qui limitait les dégâts pour son équipe, tandis que la "faiblesse structurelle" du jeu des Bleus, selon les mots de leur entraîneur, refaisait surface au cœur du second quart-temps. Les balles perdues, au cœur du discours de Vincent Collet, qui appellent ses joueurs à ne pas tenter l’action décisive mais à privilégier la patience, ont à nouveau plombé le jeu offensif d’une Equipe de France soudain muette ou presque. Sa force reste cependant sa capacité à stopper son adversaire et l’attaque tout feu tout flamme des Italiens restait parfaitement tenu sous contrôle (38-31).
Au retour des vestiaires, les Tricolores tentaient d’imposer leur taille et leur poids près du cercle, notamment en servant le duo Gobert-Yabusele puis en lançant pour la première fois Moustapha Fall. L’entreprise rencontrait un certain succès mais l’Italie semblait enfin trouver du rythme et de la course dans le sillage de son leader Nicolo Melli. Comme elle l’avait fait face à la Serbie, elle renversait une situation bien mal engagée tandis que les Bleus encaissaient les coups sans répondre dans un triste remake du troisième quart-temps contre la Turquie. Cette fois, c’est un 3-19 en cinq minutes qui les plaçaient dans les cordes (56-64).
Privée de jeu rapide et plus dans les timings défensivement, l’Equipe de France se remettait aux éclairs de Thomas Heurtel pour ne pas sombrer. Entre tirs de loin et caviars l’ancien meneur du Real Madrid multipliait les actions décisives. Mais les Italiens vivent sur une confiance et un cœur qui les transcendent et leur permettent de jouer à un niveau largement supérieur à celui de leur valeur intrinsèque. Fontecchio signait deux tirs exceptionnels à l'approche du money-time (68-75). Après un ultime effort du duo Fournier-Gobert deux lancers-francs manqués par Fontecchio offrait à un Heurtel plein de sang-froid l'opportunité d'envoyer le match en prolongation (77-77).
Heurtel, incandescent, poursuivait son show dans la période supplémentaire, multipliant les raids dans la raquette. A l'entrée de la dernière minute Gobert signait une claquette décisive et Yabusele gobait tous les rebonds passant à sa portée pour envoyer l'Equipe de France en dem-finale.