Euro U18 féminines : une ambition forte
Coupe du Monde U17 2022. 21 points et 14 rebonds en demi-finale. 28 points et 17 rebonds lors du match pour la troisième place. Une présence incontournable au cœur de la raquette. Impossible d’ignorer les 198 centimètres de Dominique Malonga. Mais la pivot de l’ASVEL ne sera pas présente à Konya à partir de demain. Et si toutes les Equipes de France de jeunes sont confrontées à des absences et doivent se concentrer sur les présents, Vincent Bourdeau, l’entraîneur des U18, ne cache pas que c’est bien toute une philosophie qu’il faut désormais repenser : "Ce n’est forcément pas la même équipe sans Dominique. Elle avait un rendement statistique fort et elle attirait beaucoup l’attention des adversaires sur des stratégies à mettre en place pour la contenir, ce qui libérait d’autres joueuses. Cela fait un moment que je sais qu’elle ne sera pas avec nous. Il faut faire avec les forces en présence et l’équilibre sera différent."
Le technicien du Pôle France a cependant des options dans sa manche. Cet été il pourra ainsi travailler avec la génération 2005, qu’il a menée au bronze mondial en U17, et la génération 2006, médaillée d’or à l’Euro U16. Un champ des possibles plus large et la certitude de travailler avec des éléments habitués à gagner. "Cette équipe a du caractère avec des joueuses qui aiment prendre leurs responsabilités, la compétition, la confrontation", estime leur coach.
L’ensemble qui devra trouver un équilibre et une complémentarité pour performer, avec comme point fort une ossature du Pôle France (9 joueuses sur 12) qui se connaît par cœur (et qui a conclu la saison sur une série de trois victoires consécutives en Ligue Féminine 2), et une profondeur de banc qui peut lui permettre faire la différence face à des formations souvent dépendantes de quelques éléments. Vincent Bourdeau a ainsi suivi avec attention le parcours des U16 l’an passé et leur fonctionnement en mode rouleau compresseur. 12 joueuses utilisées entre 11 et 22 minutes par match et six succès sur un écart moyen de 43 points avant une finale plus disputée contre l’Espagne. "Si on peut s’inscrire dans une dynamique comme celle-là cela peut être intéressant", note-t-il. "C’est un plus dans une compétition où on est rapidement scouté. Quand on a plus d’armes c’est tout de suite plus compliqué."
Quelle sera la répartition des rôles chez les U18 ? Marine Dursus, meilleure marqueuse du PFBB en LF2, avait été la plus en vue après Malonga à la Coupe du Monde (14,7 pts). Chez les U16, Téa Cléante (12,3 pts, 4,3 pds) et Nell Angloma (11,4 pts) étaient des leaders offensifs, en compagnie d’Inès Pitarch-Granel (12,7 pts), et avaient été surclassées pour le rendez-vous planétaire. Autant d’atouts extérieurs qui pourraient donc signifier une balance des points penchant vers les arrières, le tout drivé par la meneuse Stella Colas. "Cette génération est talentueuse en attaque", souligne Vincent Bourdeau. U17 comme U16 avaient tourné à plus de 80 points de moyenne en 2022, une efficacité offensive rare chez les jeunes filles. "On continuera de beaucoup se reposer sur du jeu rapide. Maintenant, sur demi-terrain il faudra trouver autre chose." Sans le point d’ancrage Malonga, d’autres intérieures devront hausser leur niveau de jeu. Le coach mise sur Adja Kane, en grands progrès avec le Pôle France, même si son profil demeure celui d’une rebondeuse-contreuse plutôt que d’une pourvoyeuse de points. Pour retrouver des centimètres, le compte sur la Villeneuvoise Elodie Lutbert et qui représente l’apport des centres de formation à l’intérieur avec Ramouna Vitta, incontournable l’été dernier tout comme Sarah-Yvanna Keboum avec les plus jeunes et qui a commencé à intégrer la rotation de Mondeville chez les professionnelles, en plus de remporter le championnat de France U18.
Le site de la compétition