"Nous allons participer, à notre façon, aux Jeux Olympiques"

Comment devient-on porteur de la flamme olympique ?
Mon nom a été évoqué suite à une proposition de la fédération, j’ai été nommé capitaine d’un collectif de 23 personnes. C’est donc normalement moi qui doit porter la flamme, après on verra comment on s’organise (rire). C’est quelque chose que je n’avais même pas imaginé, cela ne m’avait même pas traversé la tête. Pour beaucoup c’est, notamment pour moi, une sorte de valorisation de ce que l’on a fait dans le mouvement sportif. Une fierté aussi car ça se passe en France. Nous allons ainsi participer à notre façon un peu aux Jeux Olympiques. Maintenant que l’on ne peut plus être sur les terrains, le faire à côté ce n’est pas mal non plus.

Etes-vous prête physiquement pour ce moment ?
A l’heure actuelle non, mais je serai prête. La distance à parcourir n’étant pas très longue, je suis en capacité de le faire sans problème. On n’est pas tenu de courir car tu es accompagné de beaucoup de monde, tu as des personnes en situation de handicap, des bénévoles... Le but c’est que l’on arrive tous à bon port et qu’on emmène tous la flamme.

Vous avez participé aux Jeux de Sydney en 2000, que gardez-vous en mémoire de ces jeux ?
Ce qui nous avait vraiment marqué en tant qu’équipe c’est la cérémonie d’ouverture. Je ne sais pas si c’est le fait de l’avoir beaucoup vu à la télévision ou si c’est le fait que cela annonçait le début de la compétition. Cette ambiance-là, où on se retrouve avec tous les autres sportifs, où on côtoie les plus connus comme les moins connus et qu’on sait qu’on est là pour faire briller le pays. C’est une sorte de félicité, on était bien dans ce truc. On n’a été très fière et heureuse de le faire, je ne sais pas pourquoi, mais je pense que pour beaucoup c’est important de faire cette cérémonie d’ouverture et de voir tout le monde. C’est le dernier moment avant que les choses sérieuses commencent. Un moment festif avant de lancer les hostilités.

Aujourd’hui, vous n’êtes pas très éloignée des parquets et vous multipliez les casquettes, non ?
Je travaille dans un club de Basket, dans ce club je fais de la formation d’entraineur, de la formation de joueur. Je fais en sorte de mettre en place tout ce qui est proposé par la FFBB. Au-delà de ça, je fais aussi de l’insertion par le sport, je travaille avec la municipalité d’Aix-en-Provence ainsi que la métropole Aix-Marseille pour faire des actions sociales avec des jeunes et des moins jeunes pas qu’au niveau basket mais avec tout le milieu sportif. C’est quelque chose qui me tient énormément à cœur aussi. Y’a la compétition, que les gens ont choisie, et il y a à côté ce que nous leur faisons découvrir : différentes sortes de sport possible. Ce n’est pas le sport qui est le plus important mais ce sont les valeurs de Vivre Ensemble et de respect (des règles, des gens…) qui sont plus importantes. Pour moi le sport c’est l’école de la vie. Si on arrive à le faire là dans un microcosme particulier on arrivera à s’en sortir aussi dans la vie pour faire des choses. Cela nous montre que l’on peut compter sur des gens, que l’on peut se faire violence pour aller de l’avant…

Vous êtes aussi élue au Comité Directeur de la FFBB dont vous êtes également vice-présidente, en quoi votre expérience vous est utile ?
Dans le Comité Directeur et le Bureau Fédéral les gens qui les composent sont complémentaires. Moi, je suis issue des clubs de par mon activité mais j’ai aussi par mon parcours d’international un avis sur le haut niveau et j’ai accessoirement un peu arbitré. Le fait de toucher un peu à tout : joueuse, coach, arbitre, dirigeant m’aide beaucoup. Je donne de mon temps mais c’est un peu ma façon de rendre ce que l’on m’a donné. C’est aussi ce qui m’a permis de me construire et pouvoir aujourd’hui me mettre à la place des différents publics et comprendre certaines choses. On peut s’épanouir dans n’importe quel sport. Si c’est bien fait, le sport peut soigner certains maux de la société. Avec le sport on peut véhiculer des valeurs.

Nathalie Lesdema en bref
Née le 13 janvier 1973 à Fort-de-France
Intérieure
222 sélections et 1299 points en Équipe de France de 1994 à 2006
- 1 Jeux Olympiques
- 5 Championnat d’Europe
- 2 Championnat du Monde

Carrière joueuse :
1991-1994 : Villeurbanne
1994-2000 : Aix-en-Provence
2000-2001 : Wuppertal (Allemagne)
2001-2002 : Valenciennes
2002-2003 : La Spezia (Italie)
2003-2005 : Aix-en-Provence
2005-2006 : Samara (Russie)
2006-2007 : Leon (Espagne)
2007-2008 : Aix-en-Provence
2008 : Naples (Italie)

Palmarès joueuse :
Championne d'Europe : 2001
Médaille d'argent Championnat d'Europe : 1999

Euroligue : 2002
Championne de France : 2002
Championne d'Allemagne : 2001
Championne de Russie : 2006
Coupe de France : 2000, 2002
Coupe de Russie : 2006
Coupe d'Allemagne : 2001
Vainqueur du Tournoi de la Fédération : 2002