« Quelque chose que l’on a en nous »
Comment êtes-vous devenu le sélectionneur de l’équipe féminine de Belgique ?
Au mois de septembre l’année dernière, j’ai été contacté par la fédération belge qui cherchait un entraineur. La semaine d’après je jouais à Villeneuve d’Ascq avec Montpellier, j’en ai donc profité pour les rencontrer. On a discuté et nous nous sommes rapidement mis d’accord. Le feeling est bien passé. Le fait que ça soit la Belgique, moi ça me plaisait beaucoup, il y a pas mal de joueuses que je connais bien. Et pour moi la Belgique ce n’est pas un pays étranger. Je suis né à 20 kilomètres de la frontière que j’ai donc franchie des millions de fois.
La Belgique vous a proposé un challenge sportif intéressant ?
Je suis un compétiteur avant tout. La Belgique est une nation qui monte en régime ces dernières années. Je pense qu’elle a une génération avec quelques joueuses de très haut niveau. C’est maintenant ou jamais si on veut faire une performance qui sort de l’ordinaire.
Vous avez été international tricolore à 86 reprises, quels souvenirs gardez-vous de l’Équipe de France ?
Je garde tout dans la globalité, je me souviens de mes premières sélections en cadets, juniors et après j’ai franchi la barre chez les A. Je pense déjà que les premières fois où tu portes le maillot c’est une fierté. C’est un but que tu as quand tu es gamin. Tous les joueurs rêvent de ça, j’ai eu la chance d’aller au bout de ce rêve-là, malheureusement je n’ai pas fait de médailles ni de jeux olympiques. J’aurai voulu faire un peu plus, mais je pense qu’à l’époque on était moins structuré que maintenant.
L’amour du maillot et la fierté de représenter son pays se sont des valeurs que vous essayez de transmettre à vos joueuses ?
Pas besoin de leur transmettre, elles l’ont déjà. Que tu sois Belge, Français ou Serbes, je pense que tous les joueurs qui représentent leur pays ont cet attachement. C’est quelque chose que l’on a en nous.
En étant désormais sélectionneur d’une équipe étrangère, avez-vous une position particulière par rapport à l’Équipe de France ?
Je n’ai pas de statut particulier, je ne suis pas un adversaire de l’Équipe de France. Je reste toujours amateur du basket français. Tout ce que j’ai fait dans ma vie et tout ce que j’essaie de transmettre à d’autres entraineurs c’est pour que le basket français continue de progresser. Si j’ai pu apporter ma petite pierre à l’édifice, je suis content.
La transmission aux plus jeunes est une chose importante pour vous ?
C’est logique. On a été, maintenant il faut que ça soit les autres qui le deviennent, que ça soit des entraineurs ou des joueurs c’est pareil. À un moment, il faut savoir passer le témoin, il faut les aider. Si on peut les aider, on le fait, en restant humble bien sûr.
Valéry Demory en bref
Né le 13 septembre 1963 à Denain (59)
Meneur
86 sélections et 444 points en Équipe de France entre 1982 et 1991
1 Mondial
3 Championnats d’Europe
Carrière joueur
1981-1982 : Denain
1982-1983 : Stade Français
1983-1987 : Challans
1987-1989 : Cholet
1989-1991 : Limoges
1991-1994 : Pau-Orthez
1994-1997 : Cholet
1997-2000 : Evreux
Carrière entraîneur
2000-2001 : Mourenx (NF3)
2001 : Evreux (Pro A)
2001-2007 : Mourenx (NF3 à LFB)
2007-2017 : Lattes-Montpellier (LFB)
2017-2021 : Lyon (LFB)
2021-… : Lattes-Montpellier (LFB)
2021-… : équipe de Belgique féminine
Palmarès joueur
Champion de France : 1990, 1992
Tournoi des As : 1990, 1992, 1993
Palmarès entraineur
Champion de France LFB : 2014, 2016, 2019
Coupe de France : 2011, 2013, 2015, 2016
Distinctions individuelles
MVP espoir 1983 et 1985
Entraineur de l'année 2019