La France à réaction
C’est dans le cadre intime du gymnase d’Oshino que l’Equipe de France a retrouvé la compétition, dix jours après sa dernière rencontre de préparation face à l’Espagne. L’adversaire était largement moins prestigieux mais a cependant jailli des starting-blocks, signant un 4-12 en trois minutes qui forçait Valérie Garnier à rapidement demander un premier temps-mort. L’entraîneur des Bleues avait beau tenter de rassurer ses troupes sur un manque de rythme logique trois jours seulement après un long voyage, elle réclamait cependant un supplément d’agressivité défensive pour ralentir le duo Jennifer O’Neill-Jazmon Gwathmey.
Peine perdue. Les Portoricaines enfilaient les paniers comme des perles à longue distance, étaient présentes au rebond offensif et profitaient des approximations tricolores pour développer leur jeu rapide. Résultat des courses la réputée défense française sombrait corps et âmes, concédant 30 points en dix minutes face à une équipe pourtant balayée de 38 points au dernier TQO. L’écart a ainsi enflé jusqu’à +14 avant que la France ne hausse le ton. Une meilleure circulation de balle, de la pression sur les porteurs de balle, la recherche du jeu intérieur et des contre-attaques, les Bleues avaient décidé de retrouver leurs standards et Porto-Rico a pris de plein fouet ce nouvel état d’esprit. La qualité des rotations entre les deux équipes n’a pas grand-chose à voir et le bilan a été sans appel : +21 en dix minutes.
Son adversaire dans les cordes, la France avait le bon goût de ne pas retenir ses coups. Valériane Vukosavljevic faisait mouche à longue distance dès le retour des vestiaires et desserrait l’étau intérieur, Sandrine Gruda en profitant immédiatement pour imposer sa puissance près du cercle. Pour Porto-Rico, marquer un panier relevait de l’exploit. Il fallait quelques oublis au rebond pour leur permettre d’exister au tableau de marque. Un court moment de flottement qui ne masquait pas la différence de standing entre un candidat aux médailles et un groupe déjà heureux de se retrouver au Japon.
Le suspense avait depuis longtemps déserté la rencontre et Valérie Garnier pouvait se livrer à quelques expérimentations dans ses alignements ou ses stratégies défensives. La seule question concernait l’ampleur de l’écart et la perspective d’atteindre la barre des 100 points. Les Bleues n’y parviendront pas mais ont assuré l'essentiel : retrouver leurs jambes.
Score final : 95-62 (264.56 Ko)
Mercredi, face au Canada, même lieu même heure (7h00 en France) les enseignements seront sans doute plus nombreux.
La réaction de Valérie Garnier
"Nous n’étions pas prêtes, physiquement et mentalement. On s’est mis en difficulté en encaissant 30 points au premier quart-temps. Et ensuite on en encaisse 35 le reste du match. On sait que nous sommes mieux quand on défend, qu’on met une pression forte. Quand on a corrigé défensivement on a vu qu’on s’ouvrait des paniers plus faciles. Mais en première mi-temps on perd 14 ballons. Qu’on se cherche d’accord mais à un moment donné il y a la fierté d’avoir quelqu’un en face, de mettre la pression sur le porteur et si on est passé on voit comment réagit le réseau défensif. Là il n’y avait pas de réseau défensif parce qu’on autorisait tous les tirs extérieurs. Et on sait que Porto-Rico a trois joueuses extérieures de grande qualité et notamment très adroites. C’est un bon rappel qu’au niveau mondial il faut démarrer les matches avec intensité. Si on fait le même quart-temps contre le Canada demain je ne suis pas sûr qu’on puisse revenir. Les filles le savent. Ce n’est pas la peine de leur dire. Peut-être avait-on besoin de cette alerte. Sur la fin on a demandé aux joueuses d’arrêter de courir pour travailler le jeu placé, on a travaillé la défense de zone, la défense tout terrain, on a fait des rotations. Sur les trois derniers quart-temps il y a eu de l’efficacité offensive, en contre-attaque et des choses intéressantes dans le jeu intérieur et des extra-pass."