La guerre des étoiles
C’est l’affiche dont tous les basketteurs rêvent. France-Etats Unis. Et aux Jeux Olympiques. Les Bleus n’ont affronté les Américains qu’à quatre reprises en configuration NBA aux Jeux. En 2000 (deux fois), 2012 et 2016. Quatre défaites même si la dernière à Rio, dans un match sans enjeu, l’avait été sur un écart minime (97-100). A la Coupe du Monde en Chine, la France avait fait sensation en éliminant les Etats-Unis dès les quarts de finale. Un camouflet pour l’Oncle Sam que Gregg Popovich veut mettre définitivement derrière lui au Japon : "On se prépare pour l'Equipe de France depuis deux ans. On ne fait pas ça la veille de les affronter. J'y pense tous les jours", a-t-il déclaré en conférence de presse.
USA Basketball avait mis sur pied un roster impressionnant il y a quelques semaines mais les circonstances ont largement perturbé sa préparation. Devin Booker, Khris Middleton et Jrue Holiday en course en finale NBA, Bradley Beal forfait pour COVID, Zach Lavine mis à l’isolement comme cas contact, le staff américain a eu recours à un groupe de joueurs composant une Select Team et servant de sparring-partners pour compléter son effectif et effectuer une série de matches amicaux. A Las Vegas, le Nigeria puis l’Australie ont mis en lumière quelques faiblesses, en partie corrigées face à la l'Argentine puis lors d’une dernière sortie contre l’Espagne. Mais le véritable potentiel de Team USA est encore inconnu quoique potentiellement effrayant, avec comme fer de lance Kevin Durant, un extra-terrestre totalement intenable, quel que soit le contexte. "C’est une équipe super talentueuse avec des joueurs d’exception. Ce sont les grands favoris", tranche sans hésitation Rudy Gobert. Les trois finalistes NBA ont pris un avion privé vendredi pour rallier Tokyo, 24h après Lavine. 8 All-Stars devraient donc être sur le terrain dimanche face à 8 joueurs français jouant ou ayant joué en NBA.
Les Américains ont beau avoir abandonné leur sceptre mondial, ils n’ont plus perdu aux Jeux Olympiques depuis leur défaite en demi-finale à Athènes en 2004, contre l’Argentine. Et se méfient d’une Equipe de France qui présente pour eux un profil familier : "L’équipe n'a pas beaucoup changé. Il y a toujours Fournier, Gobert, Batum, De Colo... Les équipes que l'on affronte à chaque fois dans les compétitions internationales changent peu. La nôtre n'est jamais la même. C'est ce qui est difficile", analyse Popovich. Deux joueurs seulement (Middleton et Jasyson Tatum, qui n’avait pas joué contre la France) ont joué la Coupe du Monde en 2019 et tout le groupe France s’accordait pour ne pas faire de comparaisons entre sa victoire en quarts et un match de poule aux Jeux. "Ce n’est pas du tout la même chose. Le parallèle je le fais avec les Jeux en 2012, pas 2019. C’était un quart de finale il y a deux ans, donc si on perdait on rentrait chez nous", prévient Nicolas Batum.
Cette fois, l’Equipe de France aura un droit à l’erreur, même si une défaite trop large pourrait entamer ses chances de décrocher une place de meilleure deuxième. Une victoire, en revanche, la placerait dans une situation idéale avant d'affronter la République Tchèque et l’Iran. Pour Rudy Gobert, c’est l’état d’esprit de Dongguan qu’il faudra retrouver : "Nous étions déterminés et on croyait en notre équipe. On a joué comme des morts de faim. Et c’est la mentalité à afficher pendant les Jeux."