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EuroBasket Women 2021

L’argent ne fait pas le bonheur

Bacot/FFBB
27/06/2021
L’Equipe de France a été dominée par la Serbie en finale de l’EuroBasket 2021 (54-63) et termine pour la cinquième fois consécutive sur la deuxième marche du podium.

Il y aura encore des larmes sur un podium européen. Comme en 2013, 2015, 2017 et 2019, la France s’est de nouveau inclinée en finale d’un EuroBasket.

L’Equipe de France est l’équipe qui marquait le plus de points et perdait le moins de ballons dans la compétition. Mais une finale est particulière et les Bleues ont payé pour le savoir avec quatre défaites consécutives. Et les fantômes du passé n’ont pas tardé à ressurgir avec des balles abandonnées en cascade et une maladresse handicapante de loin. Sandrine Gruda n’avait pourtant pas tremblé en réussissant son premier tir extérieur pour lancer les débats. Mais en 14 minutes en première mi-temps, la meilleure marqueuse de l’histoire de l’Equipe de France n’a pris qu’un seul autre tir. L’illustration de la difficulté des Tricolores à installer leur jeu près du cercle. Les Serbes n’hésitaient pas à doubler les intérieures françaises, transformant un moment la finale en un concours de tirs qui ne tournait pas en faveur de la France.

Après cinq premières minutes équilibrées, la Serbie commençait à se détacher au cœur d’un deuxième quart-temps qui voyait s’enchaîner les séries. Distancées de sept longueurs (11-18), les Bleues répondaient par un 7-0 juste avant d’encaisser un inquiétant 0-13 en cinq minutes (18-31). Dans les cordes, elles trouvaient cependant les ressources pour limiter les dégâts en ne rentrant aux vestiaires qu’avec cinq points de retard (26-31).

La dureté des Serbes avait encore une fois sorti l’Equipe de France de son rythme et le début de deuxième mi-temps n’a rien changé à la donne. Gruda encerclée, les extérieures en échec, Sonja Vasic en mode MVP et Ana Dabovic retrouvant le shoot de ses plus belles années, le cocktail était terrible. Le quart-temps devenait rapidement un chemin de croix lorsqu’une pluie de tirs primés s’abattait sur Valence. Pendant tout l’EuroBasket la France avait pris l’habitude de faire exploser ses adversaires. Mais aucun d’entre-eux n’avait l’expérience, la dureté, le vice, la force mentale d’une équipe serbe supérieure sur tous les plans.

Les championnes d’Europe 2015 et médaillées de bronze aux derniers Jeux Olympiques ont poussé leur avantage à +18 avant qu’une gourmandise inutile d’Yvonne Anderson ne relance la finale. Dans la foulée Marine Johannès et une faute antisportive permettaient d’y croire encore un peu (40-48). Pas longtemps cependant, la master class défensive serbe reprenait de plus belle, forçant les balles perdues et se reposant sur les prises de responsabilités d’Yvonne Anderson de l'autre côté du terrain. Jamais les Bleues n’ont semblé en mesure de reprendre le dessus. Dominatrices tout au long de l'EuroBasket elles ont une nouvelle fois déjoué au moment le plus important. Terriblement déçue la France doit se tourner vers Tokyo pour qu'un autre podium puisse sécher ses larmes.

Les réactions
Endy Miyem
: "J'ai l'impression que le même scénario se répète à chaque fois. Elles nous ont prises à la gorge et nous n'avons jamais su nous en défaire. C'est dur."

Sandrien Gruda : "C'est de la torture de regarder cette équipe serbe être couronnée. Je n'ai pas d'autres mots. Pour arriver en finale nous n'avons pas joué une équipe du top 4. Notre fonds de commerce c'est le jeu intérieur et nous n'avons pas réussi à l'installer. Il faudra trouver des solutions pour se reposer sur notre identité. Je ne sais pas quoi dire. La Serbie a trouvé un moyen de nous empêcher de jouer notre jeu. On y croyait du début jusqu'à la fin avec les tirs à trois-points de Marine."

Valérie Garnier : "Je suis très triste et déçue pour ma Fédération, mes joueuses et mon staff. Mais ce soir la Serbie était plus forte. Nous avons eu beaucoup de mal à installer notre jeu sur demi-terrain et notre jeu intérieur. C'est fortement désagréable d'avoir le sentiment de revivre toujours les mêmes situations. Nous ne sommes pas au rendez-vous quand il faut l'être."