Le nouveau challenge de Théo Maledon
Trois français ont fait leur entrée en NBA cette saison. Dans l’ordre du classement à la draft, Killian Hayes (7e position) a atterri à Detroit. Théo Maledon (34e) chez les Sixers mais impliqué dans l’échange d’Al Horford et donc transféré à Oklahoma City. Et enfin Killian Tillie, non drafté mais signataire d’un contrat two-way chez les Memphis Grizzlies. Tous les trois ont la particularité d’avoir fait le bonheur des Équipes de France U16 et U18. Pourtant, un seul a déjà revêtu la tunique des A : Théo Maledon. À seulement 19 ans, le jeune meneur comptabilise déjà 5 sélections sous la coupe de Vincent Collet. D’abord appelé pour prendre part à deux matchs de qualification à la Coupe du Monde 2019, il s’est ensuite pleinement révélé avec les Bleus lors des matchs de préparation en août, surprenant tout son monde face à la Tunisie à Toulouse. Du voyage en Chine pour le dernier tournoi de préparation alors qu’il n’était à l'origine qu’un simple sparring partner, l’ex joueur de LDLC ASVEL n’avait pu défendre pleinement ses chances d’intégrer le groupe final, la faute à une vilaine blessure à l’épaule. Avec des statistiques en retrait sur la saison 2019/20 et un temps de jeu en légère baisse, Théo Maledon a chuté dans les mocks drafts. Encore annoncé comme lottery pick il y a un an, il n’a finalement pas vu son nom appelé par Adam Silver lors du premier tour et a dû attendre plus tard dans la nuit. Forcément impacté, il n’avait d’ailleurs pas caché sa déception. "Oui je suis déçu, je ne le cache pas. En tant que compétiteur, je voulais être plus haut au classement. Bien sûr qu’il y a une petite déception."
Pourtant, Théo Maledon semble davantage NBA ready que pléthore de joueurs sélectionnés avant lui. Professionnel depuis la saison 2017/18 avec LDLC ASVEL, joueur important du dispositif lyonnais en EuroLeague, l'ancien du Pôle France a devant lui un nouveau challenge, celui de performer en NBA. Dans une Ligue où tout va plus vite, ses qualités de gestionnaire et son sens du jeu devraient malgré tout lui permettre d’obtenir un spot dans la rotation de son nouveau coach, Mark Daigneault, plutôt enthousiaste à son sujet. "On peut voir que c’est un joueur qui a déjà joué dans un championnat professionnel et avec des joueurs aguerris", a-t-il annoncé lors du traditionnel Media Day du Thunder. "C’est un jeune joueur déjà très mature et on peut le voir dans sa façon de jouer."
Alors que les training camps ont débuté depuis une dizaine de jours et que les matchs de présaison commencent officiellement cette nuit, Théo Maledon vit un apprentissage express du jeu américain. Avec le départ de Chris Paul et Dennis Schröder, toutes les cartes sont rebattues dans le backcourt du Thunder mais la concurrence sera rude pour le natif de Normandie. Entre Shai Gilgeous-Alexander, capable de jouer à la mène comme à l’arrière et les arrivées de George Hill, meneur vétéran finaliste avec les Cavaliers en 2018, Frank Jackson et Ty Jerome, aucun temps de jeu n’est promis à Maledon. Malgré tout, le front office semble lui faire pleinement confiance comme le prouve sa récente signature pour quatre ans et 7,8 millions de dollars. Et même si seules les deux premières années sont garanties, Théo Maledon peut souffler, il fait désormais pleinement partie de la meilleure Ligue du monde.