Ils ont dirigé la LFB
En vingt ans, quatre Présidents se sont succédés à la tête de la Ligue Féminine.
C’est un Nordiste, Serge Gérard, qui fut pendant vingt ans le Président du Comité Départemental du Nord, à qui fut attribuée la présidence de la Ligue Féminine naissante.
« Un jour Yvan Mainini (NDLR : président de la FFBB de 1992 à 2010) m’a dit qu’il était temps de passer à une étape supplémentaire, que l’on créé une ligue féminine, qui ne fut pas professionnelle au départ même si les filles commençaient à être payées. Il fallait un peu régulariser tout ce système. La Ligue Féminine est née à l’intérieur de la Fédération. On voulait avoir des clubs un peu plus structurés ce qui a fait qu’après, s’est très rapidement branché le contrôle de gestion dont j’ai été aussi le Président car les deux vont ensemble. On ne pouvait pas avoir des clubs qui employaient des filles payées sans qu’il y ait à côté un contrôle de gestion fédéral. Ça n’a pas toujours été facile à guider mais on ne peut pas créer une ligue comme celle-là sans l’accord des clubs. On en a eu qui n’ont pas respectés les règles, ils ont eu des rappels et certains se sont cassés la figure. On a parfois des présidents qui ne regardent pas toujours bien leur avenir, qui gèrent au jour le jour. »
Pour les accompagner dans leurs tâches, les Présidents de la LFB ont bénéficié de l’appui d’anciennes internationales devenues vice-présidentes (Edwige Lawson-Wade, Françoise Amiaud, Nathalie Lesdema) et d’un staff installé à Paris dans l’immeuble fédéral piloté par des directeurs dont trois furent des… directrices (Monique Amiaud, Magali Andrier, Michel Cogne et Irène Ottenhof en poste aujourd’hui).
« Elle avait un rôle important puisque moi je travaillais encore » explique Serge Gérard à propos de Monique Amiaud. « J’étais directeur d’une grosse école, même si mon travail me donnait un peu plus de vacances qu’ailleurs. J’étais aussi toujours Président du comité du Nord. Je ne pouvais pas aller tous les jours à la Fédération, j’y allais minimum une fois par semaine, quelque fois deux. Par la même occasion, je suis devenu responsable de l’Équipe de France féminine. »
Jean-Pierre Siutat dynamyse la LFB
L’actuel Président de la Fédération, Jean-Pierre Siutat, a dynamisé la Ligue Féminine lorsqu’il a pris la succession de Serge Gérard. Jean-Pierre Siutat était déjà un bâtisseur qui avait emmené le club de Tarbes jusqu’en première division, organisé l’Euro masculin 1999 et fut chef de la délégation française aux JO de Sydney.
« Quand je suis arrivé en 2001, c’était un peu le chaos, il y avait onze équipes dans le championnat et il y avait la guerre entre les clubs sur l’interprétation des joueuses EEE (Espace Economique Européen), soit l’Europe de l’Ouest dans laquelle il y avait la libre circulation avec l’arrêt Bosman. Et il y avait les 4E dans lequel on retrouvait l’Europe de l’Est et plus ou moins les Cotonou, ce n’était pas bien défini. Je me souviens d’avoir pris le bébé en 2001 et derrière il a fallu aller au combat pour que les gens acceptent d’aller jusqu’à la fin de la saison dans cette situation. Il a fallu structurer, négocier pour que l’on puisse passer à 12. En 2002, il fallait absolument sortir d’un ghetto. J’avais fait une réflexion à l’époque sur la stratégie du sport féminin. »
Jean-Pierre Siutat avait listé les pistes à explorer. Parmi elles, informatiser la billetterie, donner les scores des matches en live sur internet, créer des actions sociales -ce fut Marraine de Cœur- et encore faire des dérivés du maillot de l’Équipe de France.
« Cela parait aujourd’hui désuet, mais à l’époque cela a permis de se différencier à travers de ce que sont les joueuses et à travers une compétition qui automatiquement est comparée à du basket masculin. Cette autre chose a été de créer l’Open. »
20 ans, la maturité
Le Tourangeau Thierry Balestrière, cadre à la SNCF, eut ensuite comme principale mission d’assainir les finances des clubs dont plusieurs étaient dans le rouge. Il céda sa place après quatre ans de présidence à Philippe Legname pour devenir Secrétaire Général de la FFBB.
Président de la LFB depuis la fin de l’année 2012, Philippe Legname possède un cursus complet dans le basket. Il est membre du Comité Directeur de la FFBB et de la LNB, Directeur Général du Hyères-Toulon Var Basket en Jeep® ELITE et accessoirement père de Laurent, le coach de la JDA Dijon.
Sous son magistère, la Ligue Féminine fête ses 20 ans et a surtout trouvé une stabilité et une maturité. « La structuration économique des clubs a évolué dans le bon sens. La collaboration avec la Commission de Contrôle de Gestion est bonne, elle a permis une sécurisation financière accrue avec notamment la mise en place d’un fond de réserve et une augmentation des budgets moyens. Au niveau social, le travail sur les accords sectoriels avance. Le basket féminin va franchir un nouveau cap. »
Mais la LFB a surtout su se renouveler au fil des saisons. « Sur le plan sportif, le changement de formule nous a apporté un renouveau. L’élite s’est resserrée et le championnat a gagné en intensité avec des playoffs élargis et des playdowns . D’un point de vue événementiel, Championnes de Cœur, les tournois Pré-Open et cette année les Trophées du Basket organisés avec la LNB ont confirmé le dynamisme de la Ligue. Il est impensable de se reposer sur ses lauriers. »
Et la LFB ne peut que se réjouir de la vague actuelle de féminisme au niveau du sport national. « C’est déjà une demande des politiques de développer le sport féminin. A la Fédération, 38% de nos licenciés sont des femmes et on est à ce niveau-là le premier sport collectif en France. Il y a une vraie volonté de développer le basket féminin et d’avoir une ligue féminine très forte. »
#20ansLFB - Ils sont quatre à avoir dirigé la #LFB depuis sa création, zoom sur les #Présidents de la Ligue Féminine https://t.co/IezPiZAWwe pic.twitter.com/BNxOTRY6ZG
— LFB (@basketlfb) 17 mai 2018