Se simplifier la route
L’Australie n’a jamais gagné de médaille en compétition internationale. Ni aux Jeux Olympiques. Ni à la Coupe du Monde. En 2016, à Rio, elle a longtemps survolé les débats avant de s’effondrer en demi-finale contre la Serbie puis de craquer dans les dernières secondes face à l’Espagne, pour le bronze. Trois ans plus tard, les Boomers, qui ont longtemps pensé pouvoir aligner la star des Sixers Ben Simmons avant que celui-ci renonce à la compétition, veulent en finir avec les frustrations. Les Bleus, qui avaient été sèchement battus à Rio (66-87) sont face à un immense défi pour espérer décrocher la première place de leur poule, préserver leur invincibilité et éviter, selon toute vraisemblance même si mathématiquement rien n’est fait, les Etats-Unis en quarts de finale : "On aborde le match sans la pression d’avoir à gagner pour se qualifier pour les quarts et malgré tout l’ambition de finir ce groupe à la première place", a souligné Vincent Collet lors du point presse de dimanche. "Les Américains montrent qu’ils sont au-dessus. L’objectif est si possible de les éviter en quarts même s’ils n’ont pas démontré qu’ils étaient imbattables."
Quatrième attaque du tournoi, deuxième à la passe, l’Australie est avant tout une équipe qui se connait par cœur, très hiérarchisée et portée par un meneur de jeu, Patty Mills, capable de débloquer les situations compliquées. Et par l’odeur des médailles alléché, l’ancienne doublure de Tony Parker aux Spurs n’a pas hésité à annoncer que son équipe visait l’or. "Ils ont la chance d’avoir un intérieur très passeur avec Andrew Bogut", analyse Collet. "Leur jeu sans ballon est sans doute le meilleur de la compétition. On essaye nous aussi de développer ça. On se ressemble dans l’organisation défensive en revanche." A 34 ans, Bogut, dans un style moins aérien que Rudy Gobert, reste un formidable défenseur sur lequel viennent s’échouer les arrières pourchassés notamment par le soldat Matthew Dellavedova. Si la profondeur de banc des Aussies est sujet à caution, la répartition des rôles est claire au sein d’un collectif où Joe Ingles joue un rôle capital. "Le créateur c’est lui. C’est lui qui fait briller tout le monde", prévient Vincent Collet. La mission de le stopper devrait revenir à Nicolas Batum, dont l’impact défensif a été souligné par son entraîneur.
Placée dans la partie de tableau la plus difficile, l’Equipe de France a jusqu’à présent parfaitement respecté son tableau de marche. Pour se simplifier la vie, elle doit poursuivre sa série en exploitant ses forces et notamment l’impact au scoring du duo De Colo-Fournier. "Mais attention, on ne les aura pas tous les soirs à 45 points", avertit Vincent Collet, conscient que l’attaque tricolore s’était cassée les dents sur la défense matchup lituanienne en seconde mi-temps. Mais les sourires, même ébréchés, étaient vite réapparus sur les visages français pour conclure l’affaire dans le money-time. A l’heure de comparer le cru 2019 avec ses prédécesseurs, l’entraîneur des Bleus a souligné la singularité d’un groupe encore jeune et déterminé à s’écrire une histoire. Elle passera par l’Australie, lundi à 14h00.