Une œuvre inachevée
Le jour et la nuit. L’Equipe de France était passée totalement au travers de son début de match mardi face au Porto-Rico. 24 heures plus tard elle a cette fois pris à la gorge une équipe canadienne dépassée par la dimension athlétique des Tricolores et sa dureté. Sandrine Gruda avait visiblement décidé de s’assurer que la mésaventure ne se reproduirait pas. La meilleure marqueuse de l’histoire des Bleues a imposé sa puissance d’entrée, donnant le ton dans ses prises de position et son activité au rebond offensif. Gabby Williams était sur la même longue d’ondes et le Canada, arrivé à Oshino avec un peu de retard ce qui aura entraîné le décalage du match de 30 minutes, a eu bien du mal à répondre au niveau d’agressivité d’un adversaire qu’elle connaît par cœur. Nombre de Canadiennes évoluent en LFB et ont été éliminées en quart des Jeux de Rio en 2016, avant de prendre leur revanche deux ans plus tard à la Coupe du Monde.
En première mi-temps Valérie Garnier aura eu le plaisir de constater que ses troupes ont encaissé moins de points en 20 minutes que la veille en 10 (43-29), contre une opposition plus forte. Le confort dans lequel les Porto-Ricaines ont pu shooter avait disparu et le big 3 Williams-Gruda-Miyem faisait des merveilles (25 pts). C’est globalement à l’intérieur que la France faisait le plus de dégâts et la tendance n’allait pas s’inverser au fil des minutes.
L’Equipe de France posait une main de fer sur la rencontre et proposait plusieurs séquences impressionnantes collectivement, notamment grâce à la vista à la passe de Marine Johannès. Elle servait Rupert d’une offrande laser, trouvait une diagonale splendide pour Miyem longue distance et si Kia Nurse tentait par tous les moyens de limiter l’écart, les Bleues semblaient maîtresses de leur sujet. Marine Fauthoux s’offrait même un improbable petit pont mais cette gourmandise marquait en fait le début d’une période plus compliquée pour les vice-championnes d’Europe. Une press tout terrain canadienne provoquait un début de panique que Valérie Garnier tentait de contrer en alignant trois manieuses de ballon. Peine perdue. Les Canadiennes déchaînées multipliaient les interceptions transformées en paniers faciles et revenaient de 67-55 à 69-66.
Le suspense était cette fois au rendez-vous et à quarante secondes du buzzer la costaud Natalie Achonwa envoyait les deux équipes en prolongation. Le momentum avait définitivement changé de camp et une Nurse incandescente (25 points) faisait la différence.
Canada bat France 80-76 (163.49 Ko)
La réaction de Valérie Garnier
"Nous avons été bien pendant 35 minutes. Même très bien. On savait que l’adversité allait être tout autre avec le Canada. On connaît cette équipe qui est très intense, très dure, très physique et je trouve très bien qu’on ait joué ce match avant de partir au village olympique. Elles sont au Japon depuis le 5 juillet donc sans doute mieux adaptées. Nous avons surtout pêché en fin de rencontre. On a fait des tests avec des cinq différents. C’est une très bonne séance de travail même si on préfère toujours finir sur une victoire. Il y a plein de choses très positives et c’était un bon match de préparation, pas un match amical. C’est ce niveau-là qu’on va affronter. Il a manqué un peu de réussite sur des tirs ouverts mais je trouve qu’on a relevé le défi physique. Nous avons eu du mal sur leur défense tout terrain qui n’était pas si difficile à attaquer mais dans un contexte de fatigue leur dureté, qui est supérieure à ce que nous avons connu à l’EuroBasket, nous a dérangées. Le Nigeria lors de la phase de poule sera dans cette lignée."