Vite fait, bien fait
Sur le papier, la France et la Grande-Bretagne ne boxe pas dans la même catégorie. Mais la remise en place depuis trois ans des qualifications pour la Coupe du Monde et l’EuroBasket disputées sans les joueurs NBA et Euroleague peuvent parfois lisser les écarts. Les Bleus ont cependant mis un point d’honneur à faire respecter la hiérarchie en signant un K.-O. d’entrée face aux Britanniques. Cinq minutes pour envoyer son adversaire au tapis par la grâce d’un 15-0 cinglant.
Même si la France a légèrement peiné à verrouiller son rebond défensif, elle a totalement contrôlé l’attaque de Team GB et sa belle réussite du premier quart-temps a privé les Anglais d’un jeu rapide qui constitue habituellement une part prépondérante de son arsenal. Incapables de trouver une solution sur jeu placé ils débutaient par un catastrophique et surréaliste 2/20 aux tirs. En face, les Bleus déroulaient patiemment leur basket pour trouver des positions pour Axel Bouteille de loin ou servir Amath M’Baye. L’un des trois médaillés de bronze de la dernière Coupe du Monde a souvent impressionné lors des entraînements de la semaine et n’a pas tardé à confirmer une fois les choses sérieuses lancées.
Sa capacité à scorer de loin comme de près en font le poste 4 moderne par excellence. Au-delà des 6,75 m, à mi-distance ou au dunk, le joueur de Karsiyaka a livré une partition presque parfaite pour lancer son équipe. Si le deuxième quart-temps sera plus poussif, marqué par de nombreuses balles perdues qui, si elles ont déréglé la mécanique tricolore, n’ont pas eu de conséquences au tableau de marque. Un simple moment de flottement vite effacé par M’Baye, à nouveau, qui bouclait le premier acte à 16 points, 3 rebonds, 1 interception, 1 contre et une belle séquence de trash-talking avec Ashley Hamilton.
A +26 à la pause, difficile de ne pas baisser en intensité et en concentration. Un relâchement de deux minutes au retour des vestiaires mais que M’Baye (auteur de son record de points en Equipe de France), toujours, et un Isaïa Cordinier aérien se chargeaient d’effacer. Si l’issue ne faisait plus aucun doute depuis de très longues minutes, l’essentiel était ailleurs. Impliquer le banc, travailler ses systèmes et garder son flegme face aux quelques provocations des hommes de Marc Steutel. Les Britanniques avaient promis un combat à leur adversaire du soir. Ils n’avaient cependant pas vraiment les moyens de leurs ambitions.
Pendant qu’ailleurs en Europe, la Turquie, la Lituanie et la Grèce se prenaient les pieds dans le tapis, la France faisait régner sa loi. Vainqueur de ses deux concurrents pour une place à l’EuroBasket 2022 sur des scores fleuves (+19 et +23), elle a fait le grand pas vers la compétition que Vincent Collet appelait de ses vœux en début de semaine.