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Equipe de France masculine

Ça se complique déjà

Julien Guérineau (service de presse FFBB) - 04/09/2013
Pour son entrée dans l’EuroBasket, la France a été crucifiée en fin de match par l’Allemagne et ses shooteurs (74-80). Une défaite qui lui complique la tâche en prévision du deuxième tour et oblige les Bleus à rapidement réagir.
Les Français étaient prévenus, l’Allemagne est "shooteuse". Et la Mannschaft a rapidement confirmé cette analyse. Vincent Collet estimait à l’issue de la phase de préparation que son équipe avait encore du travail à effectuer défensivement. Et c’est effectivement dans ce domaine que les Bleus ont été punis en début de match. Forçant les grands à sortir loin de la raquette, Heiko Schaffartzik va régner sur le premier quart-temps. Les pick n’roll dans l’axe se multiplient et le meneur allemand trouve avec précision ses shooteurs ou sanctionne lui-même le manque d’agressivité de ses vis-à-vis.
Après cinq minutes équilibrées (12-12), la pluie de tirs primés qui s’abat sur la Tivoli Arena met les Français dans les cordes.  A la fin du premier quart-temps les 6 ballons perdus par les Tricolores contrastent avec la fiche quasi impeccable rendue par les troupes de Frank Menz : 10/14 aux tirs, 5/7 à trois-points. Vincent Collet doit trouver des solutions et va opter pour une raquette Lauvergne-Pietrus plus mobile et demande à ses arrières de monter la pression. Pendant cinq minutes seul le shooteur de Connecticut en NCAA, Niels Giffey, parvient à alimenter la marque. Mais alors que le momentum semble avoir changé de camp (31-32), il suffit de quelques oublis défensifs pour reprendre un léger éclat (39-43 à la pause).
Cette Allemagne ne dispose plus d’un joueur exceptionnel comme Dirk Nowitzki mais son jeu collectif est en revanche bien en place. Et un élément comme Robin Benzing, qui affectionne le jeu loin du cercle malgré ses 2,09 m, pose des problèmes insolubles défensivement. Alors que la France est plusieurs fois revenue au score et a même eu l’occasion de s’offrir un matelas plus confortable, la confiance allemande n’a jamais vacillé. Et à l’heure du money time, Benzing et Lucca Staiger n’ont pas raté l’occasion d’être décisifs. "Ils ont rentré des gros shoots mais c’est le début de match qui leur a donné ce rythme", regrettait ainsi Vincent Collet. "Ils terminent à 60% de réussite et c’est bien trop pour un EuroBasket. Ce soir il est clair qu’ils font un grand match mais on avait déjà vu face à la Lettonie il y a deux ans que la mise en confiance de shooteurs peut s’avérer redoutable car ils se mettent à mettre des tirs improbables."
Alors que Nicolas Batum puis Mickaël Gélabale semblaient avoir inversé la tendance (72-69, 38’), trois tirs à trois-points assassins renvoyaient la France à ses insuffisances. "L’intensité défensive a été défaillante ce soir", admettait Antoine Diot, auteur individuellement d’excellents passages. "Maintenant il faut prendre les choses au jour le jour et montrer à chaque match que nous avons le niveau pour aller là où nous voulons aller parce que c’est bien beau de parler mais ce soir, nous n’avons pas le niveau. Nous les avons laissé prendre du rythme et quand les premiers shoots rentrent, ceux qui sont plus difficiles rentrent aussi. Cette défaite ne nous enterre pas mais il va falloir montrer qu’on a du caractère."
Le capitaine Boris Diaw livrait une analyse identique. Car si dans un EuroBasket où les surprises ont déjà émaillé la journée d’ouverture (défaite de la Turquie face à la Finlande, défaite de la Lituanie contre la Serbie) l’heure n’est pas à la panique, il va falloir à la France corriger rapidement le tir : "Nous n’avons pas joué à notre niveau ce soir. Si on ne veut pas finir l’aventure très vite il va falloir retrouver notre identité." 
Demain jeudi, la France a rendez-vous avec la Grande-Bretagne et Vincent Collet sait que ses troupes n’ont plus le droit à l’erreur : "Ce match aurait pu nous permettre de préparer sereinement la suite. Maintenant l’Allemagne va certainement terminer première de la poule. Il faut nous concentrer sur nous et gagner les matches qui restent. Notre parcours sera forcément plus compliqué... Mais il y a quatre ans l’Espagne avait perdu le premier match et avait terminé championne d’Europe. Donc tout est possible."

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