Revue d’effectif de Vincent Collet

À Strasbourg, Vincent Collet peut suivre de près le développement d’Alexis Ajinça. Le technicien en profite pour aborder le sujet des intérieurs de l’Équipe de France : « Alexis Ajinça progresse, ça va dans le bon sens. Parfois on me dit qu’on a beaucoup d’intérieurs, mais on a vu dans le passé qu’on s’était retrouvé à un moment donné en difficulté avec la blessure de Joakim par exemple cet été et le fait Ian Mahinmi ne soit pas venu, ça faisait pas mal de joueurs absents. Et quand Ali Traoré a eu des problèmes de genoux ont a été obligé de faire venir des remplaçants auxquels on n'avait pas pensé au départ. Ce qui veut dire qu’il n’y a pas tant de monde que ça. C’est vrai qu’il y a plus de joueurs qu’à une certaine époque, mais j’accueille toujours comme une bonne nouvelle les progrès de jeunes joueurs. C’est bon pour le futur de l’ Équipe de France. »

L’entraineur de l’Équipe de France revient sur l’excellent début de saison d’Antoine Diot au Paris-Levallois : « je pense que sa blessure a été un vrai coup dur. En 2009 il avait montré qu’il était un très bon back-up de Tony à l’Euro Polonais et on comptait sur lui pour les campagnes suivantes. Malheureusement il avait manqué le championnat du monde l’année suivante pour cause de blessure et derrière le championnat d’Europe en Lituanie. Cet été il n’était pas vraiment remis puisqu’il n’avait pas encore repris. On peut simplement espérer qu’il continue. Là, il est carrément exceptionnel. Il l’a été contre moi en particulier la semaine dernière (33 pts, 32 d’éval) mais d’une façon générale, depuis le début de saison il a retrouvé son meilleur niveau. Je pense qu’il est même un peu plus fort qu’avant. Aujourd’hui il profite à plein de sa bonne santé pour montrer ce qu’il sait faire. C’est une très bonne nouvelle pour l’Équipe de France. »

De l’autre côté de l’Atlantique un jeune joueur effectue ses débuts en NBA. « Evan Fournier, quant à lui est plus jeune, il a davantage de choses à prouver. Je le suis depuis un petit moment et je pense qu’il sera un jour en Équipe de France. Le fait qu’il fasse de bons premiers pas en NBA c’est bien et ce que dit George Karl de lui ça fait plaisir. On commence à avoir pas mal de joueurs sur ces postes arrière, il faudra qu’il se batte pour avoir sa place. C’est aussi une nouvelle positive. Tout comme d’ailleurs l’excellent début de saison de Léo Westermann au Partizan de Belgrade qui a fait de très bons matches d’Euroleague. Il me semble que cela va dans le bon sens pour notre équipe. »

Le technicien comprend que beaucoup de jeunes soient attirés par les lumières de la NBA, mais il prévient que ce qui importe c’est de jouer si l’ont veut progresser. « Quand on propose à un jeune un contrat NBA, c’est difficile de le refuser, mais malheureusement tous ne sont pas Tony ou Nicolas. Pour moi ce qui est déterminant pour l’Équipe de France c’est la capacité à pouvoir jouer. Le joueur qui tout de suite va être rayé et va devoir patienter en D-League ou au bout du banc sans espoir d’avoir du temps de jeu… c’est très dur  de se développer dans ces cas-là. Celui qui joue d’entrée va progresser  et petit à petit va installer sa place dans la ligue. Là ça va très bien. Le problème c’est que ce n’est pas le cas de tout le monde, et pas mal de nos jeunes doivent patienter et dans ces cas-là ça devient beaucoup plus difficile de pouvoir se faire sa place. »

 

Dans un autre registre, Mike Piétrus, sans club en début de saison, a signé à Toronto. « On va le suivre, s’il fait une énorme saison, les portes ne sont pas fermées définitivement. Il faudra quand même qu’il fasse vraiment des choses pour que je sois convaincu. On a un équilibre d’équipe à préserver même s’il a été moins bon cette année que par le passé parce que notre préparation a été perturbée. Je continue de croire que notre équipe a une vraie identité et qu’il ne faut pas la bouleverser mais l’optimiser. Comme on avait pu le faire il y a deux ans. On a très envie d’aller au bout de nos objectifs. Quand on vise le sommet je crois que c’est surtout une question de motivation et puis surtout de savoir faire les efforts en rapport avec nos objectifs. »

A l’heure actuelle, beaucoup de joueurs effectuent un beau début de saison et pourraient prétendre à l’Équipe de France, mais Vincent Collet reste mesuré, il connaît trop bien l’histoire : « Au mois de novembre on a toujours l’impression qu’on a une vingtaine de joueurs qui pourraient intégrer l’Équipe de France mais quand arrive l’été, les blessures étant passées par là le choix est plus restreint. Parmi ce groupe on aura la possibilité de choisir une très belle équipe de douze et c’est ça qui est le plus important. Pour parer aux coups durs c’est important d’avoir un réservoir de vingt. C’est pour cela que l’émergence des jeunes est une bonne nouvelle mais il ne faut pas se tromper, pour le championnat d’Europe il faut des joueurs expérimentés. On ira en Slovénie avec l’ossature du groupe. J’insiste là dessus parce que cet été on a manqué de discipline dans le quart de finale des Jeux Olympiques. Je crois qu’une grande équipe se construit avec cette discipline, avec cette hiérarchie. On a besoin de tout le monde pour réussir mais tout le monde ne peut pas s’inventer un rôle du jour au lendemain. Les grandes équipes le montrent à chaque fois. L’Espagne le fait depuis plusieurs années en Europe avec des joueurs qui progressent chaque saison et pourtant à chaque fois qu’ils arrivent en sélection, ils ont le même rôle. »