La douche froide

Depuis le début de l’Euro, les 20 ans et moins impressionnent par leur défense. En concédant moins de 52 points par match ils écrasent la concurrence dans ce domaine et comptaient bien mettre au pas des Italiens qui disposent d’un talent offensif certain.

Maël Lebrun fait ainsi un remarquable travail sur Alessandro Gentile, le quatrième scoreur du tournoi, mais doit vite sortir pour deux fautes. Avec Wilfried Yeguete l’Orléanais a donné le ton et Evan Fournier alimente la marque de l’autre côté du terrain (12-6, 5e). Le scénario des matches précédents semble se répéter. 

Mais le trio Moraschini-Gentile-Melli, qui joue pendant la saison un vrai rôle en Lega, va écrire sa propre histoire et mettre les Bleuets en difficulté. Jamais la France n’avait été aussi bousculée dans les duels. Les Transalpins étirent la défense tricolore et parviennent régulièrement à prendre le dessus sur leurvis-à-vis pour finir eux-mêmes ou délivrer des passes décisives. En face, les Bleuets se précipitent quelque peu et tentent des tirs compliqués qui ne trouvent pas leur cible. Moraschini brise les chevilles de Joffrey Lauvergne pour aller claquer un dunk, Gentile impose son physique pour se créer son propre tir et l’Italie menace de s’envoler (27-35). Il faut qu’Evan Fournier multiplie les pénétrations pour limiter la casse à la pause (37-42).

Au retour des vestiaires, Lebrun revenu aux affaires, sonne la révolte. Son activité est contagieuse et sur un coast to coast terminé par un superbe dunk, il conclut un 13-6 qui remet la France en tête. Mais l’Italie ne va pas paniquer à l’image de son enfant terrible, Alessandro Gentile. Le fils de Nando Gentile, ancien meneur, de la Squadra Azzurra, est connu pour ses sautes d’humeur et son côté diva. Mais c’est aussi un joueur extérieur d’une puissance impressionnante (1,96 m, 104 kilos) qui tourne déjà à plus de 8 points par match en Lega avec la Benetton Trévise.

Sûr de sa force, Gentile va tenir son équipe à bout de bras dans la tempête pour rester au contact (58-57, 31e) avant de signer deux paniers qui font vaciller les certitudes françaises. Le teigneux meneur Andrea De Nicolao se met au diapason et continue de transpercer la meilleure défense de l’Euro. Les Italiens font le break à cinq minutes du buzzer (60-68) et peu habitués à se trouver dans ce type de situation, les Bleuets forcent leurs tirs pour tenter de revenir rapidement. C’est une erreur et sur un shoot impossible dans le corner de Moraschini, la messe est dite (63-72, 38e).

Les 20 ans et moins voient s’envoler la finale dont ils rêvaient tous. La déception est immense. Sera-t-elle surmontée dimanche pour gagner une place sur le podium ?