Frustrant !

Tout au long de ce Tournoi de Villeurbanne, les hommes de Vincent Collet sont montés en intensité défensive, match après match. Il en va de même dans les premières minutes de cette rencontre. C’est du côté de l’attaque que les Bleus pêchent un peu : après un bon début où Ali Traoré et Boris Diaw scorent dans la peinture, le choix des tirs devient plus douteux et comme par hasard, la mire tricolore se dérègle et le Brésil en profite (6-12). L’entraîneur français doit prendre un temps-mort pour remettre ses troupes dans le sens de la marche en les incitant notamment à recommencer à dérouler leurs systèmes, comme ils l’avaient plutôt bien fait contre l’Australie. Le passage à vide prend fin assez rapidement sous la houlette du percutant Nando de Colo notamment. Alain Koffi, entré en jeu à la place d’Ali Traoré, abat un travail considérable des deux côtés du terrain et il est très plaisant de voir l’ancien joueur de Badalone aussi actif sous le cercle. Nicolas Batum, auteur de deux paniers incroyables, fait passer les siens en tête et permet à la France de remporter le premier quart-temps 22 à 18.

 

Du côté brésilien, le furtif Leandro Barbosa mène son équipe comme à l’accoutumée. Huertas et Giovannoni ne sont pas en reste non plus et ajoutent de l’adresse extérieure. L’un des faits marquants de cette deuxième période est le retour en jeu de Ian Mahinimi. Le futur pivot des Dallas Mavericks, blessé à un doigt et absent lors des deux premiers affrontement villeurbannais, justifie à la perfection son retour sur le parquet en captant plusieurs rebonds importants et en apportant des points, comme sur cet enchainement où le jeune intérieur se paie le luxe de contrer Barbosa avant d’aller finir la contre-attaque qui suit d’une très jolie claquette à deux mains. Soucieux de ménager ses cadres tout en offrant des minutes à ses remplaçants, le technicien tricolore se passe de Pietrus, Batum et Diaw sur une longue séquence au cours de la laquelle « les doublures » font bien plus que de la figuration et mènent le bal face à Splitter and co. Entrés brièvement à leur tour, Causeur, Jackson et Albicy, ont un apport immédiat (6 points pour le trio en moins de cinq minutes). A la mi-temps, l’Équipe de France fait toujours la course en tête (44-39).

 

Au retour des vestiaires, la France entre dans une zone de turbulences et prend un 11-0 à la suite de quatre minutes bien mal négociées. Il faut se reprendre et vite ! C’est naturellement le capitaine Boris Diaw et son lieutenant Florent Pietrus qui montrent la voie à leurs camarades. L’attaque française doit retrouver les espaces qui lui font défaut dans la défense adverse. Malheureusement les Bleus, visiblement sonnés, accusent le coup et ne parviennent pas à se remobiliser. Les Brésiliens n’en attendaient pas tant et le duo Machado - Splitter se fait un malin plaisir à torpiller les Tricolores dès que l’occasion se présente. La Seleçao déroule tandis que les locaux n’y arrivent décidément pas. A la fin du troisième quart-temps, la Team France accuse un retard assez lourd de 12 unités (53-65). Montrer un tout autre visage ou mourir : dix minutes pour le savoir.

 

Que faire contre la shooting-machine Marcello Machado ? Être patient et ne plus lui laisser le moindre centimètre pour armer son tir, ce que fait d'ailleurs très habilement Nicolas Batum. Et surtout, lui répondre ! Yannick Bokolo puis Edwin Jackson et Ali Traoré par deux fois retrouvent le chemin du panier brésilien sur pénétration. Les Bleus sont à six points. Murilo Becker refroidit l’excellente ambiance de l’Astroballe sur un trois points ligne de fond et replace les siens à distance. C'en est fini des espoirs de victoire pour la France. Trop appliqués, trop adroits, les Brésiliens ne peuvent plus être inquiétés. A vingt secondes de la fin, Machado, encore lui, scelle définitivement le sort de la partie sur un sixième tir réussi et le Brésil s'impose 66 à 79.

 

France vs. Brésil : 66-79 (22-18 / 44-39 / 53-65 / 66-79)

(arbitres : Brazauskas, Belosevic, Puckl)