Les Boomers au finish

C’est à un début de match assez brouillon qu’assistent les spectateurs de ce Brésil- Australie. D’un côté comme de l’autre, un jeu assez désordonné, des tirs ratés et plusieurs pertes de balles offrent un spectacle assez décevant. Ce sont finalement les oriverde qui s’en sortent le mieux dans ce premier quart, grâce notamment à moins de pertes de balle et à un meilleur réalisme offensif. Les intérieurs australiens ont les plus grandes difficultés à scorer, tenus en respect par Splitter et Varejao. L’action de ces dix premières minutes est à mettre sur le compte de Leandro Barbosa, l’arrière brésilien ayant littéralement scotché Mark Worthington à la planche sur un contre stratosphérique. A la fin de ce premier quart-temps, au cours duquel les défenses des deux camps ont étouffé le jeu, le Brésil est devant (16-10).

 

La deuxième période ressemble trait pour trait à la précédente : très grosse défense des verts comme des blancs, paniers rares et points inscrits sur lancers francs ou sur des exploits individuels. Peu d’esthétisme donc, mais de la dureté à chaque instant. Une sorte de paroxysme de match FIBA en quelque sorte. Dans cette guerre des tranchées, Ingles côté australien puis Huertas côté brésilien réussissent à faire sauter le verrou adverse à longue distance. Lorsque Murilo Becker et Alex Garcia se mettent à scorer à leur tour pour le Brésil, on a l’impression qu’une averse s’abat soudain dans ce désert offensif. En fin de quart temps, Brad Newley puis Adam Gibson envoient tour à tour deux flèches à trois points qui transpercent les filets de la Seleçao et permettent aux Boomers de revenir au score (26-22).

 

Les raquettes des deux équipes étant ultra verrouillées, Brésiliens comme Australiens décident de s’en remettre aux tirs de loin au retour des vestiaires. Huertas, Garcia et Barbosa, répondent à Ingles et Andersen dans cet exercice d’adresse extérieure. Néanmoins, en jouant peu dans la peinture, les deux formations rendent leur jeu assez prévisible. Mais cela a également pour effet d’aérer un peu le secteur intérieur et les pénétrations des slalomeurs Barbosa, Dos Santos ou encore Mills font leur retour, même si elles sont assez peu fructueuses. A la demi-heure, le Brésil et l’Australie viennent de jouer un quart-temps pour rien puisque les Sud-Américains comptent toujours quatre points d’avance à l’entame de la dernière période (47-43).

 

A force de durcir leur défense encore et encore, les hommes de Brett Brown finissent par éteindre un moment les shooteurs brésiliens. Ces quelques minutes de flottement du côté des blancs offrent aux Australiens l’opportunité d’égaliser à 49-49 puis de passer devant au score pour la première fois de la rencontre. Le jeune joueur de Granada, Joe Ingles, livre un bon passage à six minutes du terme de la rencontre (cinq points d’affilé) et est imité dans la foulée par Matt Nielsen aux lancers puis Pat Mills à 6,25m. La défense de zone développée par les Boomers laisse Tiago Splitter et les siens sans solution et offre même un écart de neuf points aux adversaires (56-64) alors qu’il ne reste que deux minutes à jouer. Deux contre-attaques de Leandro Barbosa et Splitter redonnent une lueur d’espoir à la Seleçao, mais une bonne gestion des dernières possessions de la part de David Andersen et de ses coéquipiers scelle définitivement le sort de la rencontre. L’Australie s’impose 69-72 dans ce match d’ouverture du Tournoi International de Villeurbanne.

 

Brésil vs. Australie : 69-72 (16-10 / 26-22 / 47-43 / 69-72)

 

Brésil : Barbosa (15), Becker (6), Dos Santos (3), Garcia (4), Giovannoni (7), Huertas (17), Machado (2), Togni Neto (0), Splitter (9), Varejao (3), Vinicius (3)

 

Australie : Andersen (10), Barlow (0), Baynes (1), Gibson (3), Ingles (14), Maric (1), Markovic (2), Martin (0), Mills (15), Newley (7), Nielsen (10), Worthington (9)