Taille MVP

"Joueuse talentueuse et très sympathique", nous glisse à l'oreille René Dufrene, le Président du club de Lattes Montpellier, visiblement très fier de disposer de cette basketteuse de talent dans son effectif. En plus d'une personnalité ouverte sur le monde et les autres, Gunta Basko suscite le respect à travers son parcours et ses performances. Un pur trésor balte à la carrure de MVP.

Flash back, octobre 2007, l'Euro consacre la Russie et voit émerger les voisines de la Biélorussie (médaillées de bronze) et de la Lettonie (4e). La native de Riga, capitale de ce pays balte de l'Union Européenne, a largement contribué à cette réussite. Lors de la victoire sur la France en quart de finale, Gunta a terminé meilleure marqueuse (17 pts, 6 pds et 4 rbds) dans une position de meneuse qui lui plaît. "J'y ai de bonnes sensations et j'aime bien contrôler le match." Le pire cauchemar des tricolores se souvient surtout "des émotions fortes de cette première historique contre la France, une bête noire avant ce jour et aussi de la perspective excitante du tournoi pré olympique et des JO."

A son retour dans l'Hérault, durant le mois de septembre, une luxation du coude laisse l'ailière lettonne sur le flanc 6 semaines. "J'étais frustrée de regarder les filles jouer sans moi. Le basket m'a manqué, j'avais très envie de jouer à nouveau." Meilleure évaluation à la mi saison régulière (19,8), la MVP de la 12e journée est rapidement redevenue la principale menace offensive de la formation de Lattes Montpellier, en l'absence de Grace Daley, blessée. Elle ne fait pas pour autant partie de ces joueuses obnubilées par leur production. "Sur le terrain, je ne joue pas pour les stats. Je joue et veux gagner pour l'équipe. Si je marque 30 points et prend 10 rebonds mais que nous perdons, je ne vois pas l'intérêt."
 
Fin novembre, le BLMA enregistre son retour et enchaîne les succès en championnat (sept victoires de rang) alors que son absence est vécue bien plus difficilement (2v-3d). Basko dépendance ? Humble, elle botte en touche. "Je ne crois pas. Avec ou sans moi, les matches sont toujours difficiles à débuter et nous sommes encore touchés par les blessures de Jouandon et Daley, après Skrela et Bertal. J'espère que nous pourrons être au complet avant les playoffs." Arrivée en 2004 à Tarbes en provenance de Ramat Hasharon (Israël), elle s'était alors frottée au gratin européen en Euroligue. Formée d'abord au pays au Klondaika Riga (1995-98) puis à l'université de Siena en NCAA (1999-2003), la meilleure VRP du basket letton espère bien regoûter rapidement à la compétition reine du Continent. Avec Montpellier ou une autre équipe. Riga pourquoi pas ? "Dans ma carrière, je me suis dit que je retournerais un jour jouer chez moi. L'équipe est encore très jeune. Elle a encore besoin de se développer mais elle a un bon futur."

Avec cinq langues à son arsenal (letton, russe, anglais, français et allemand), "Guntach" n'est pas carriériste pour un sou. "i je l'étais, chaque année je devrais monter dans la hiérarchie. Je ne fais pas de plan, je ne me projette pas au-delà de deux ans." A Montpellier, le président Dufrene espère sans doute pouvoir compter sur la joueuse aux cheveux peroxydés encore un bon moment.

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Par Yann Kappes - Article paru dans BasketBall Magazine n°733 - Février 2008.