Mosch la métamorphose
Mondeville avait commencé à trouver la parade début décembre. Reims a enfoncé le clou quelques jours plus tard en tenant Sheana Mosch sous la barre des 10 points. Une sortie très en deçà des standards de l'Américaine cette saison. L'arrière d'Arras est en effet la grande favorite pour s'adjuger un titre de meilleure marqueuse que seule Grace Daley semble en mesure de lui contester. Ceux qui avaient eu la chance de découvrir Mosch lors de l'Open LFB à Coubertin avaient rapidement compris qu'Arras ne s'était pas trompé en allant chercher la joueuse en Turquie. Disposant d'un arsenal offensif époustouflant et d'un tir extérieur mortel, à mi comme à longue distance, l'ancienne étudiante de Duke est une menace offensive de premier ordre. Et pourtant, en 2003, à sa sortie d'université, personne n'avait particulièrement remarqué ce petit gabarit certes efficace mais loin de casser la baraque (9,2 pts de moyenne en quatre ans de College Baskteball). Une saison sans jouer pour des raisons personnelles n'arrangeait pas les choses.
Mais c'est pourtant une joueuse totalement différente qui a débarqué sur les bords du Bosphore à l'été 2005 et qui confirme aujourd'hui sa métamorphose dans le Nord. "Je ne suis plus du tout la même", confirme-t-elle. "L'université était une période difficile parce qu'il y avait de très bonnes joueuses autour de moi et j'avais tendance à rester dans l'ombre. J'ai fait énormément de travail sur mon shoot et mon dribble avant de venir en Europe. Je m'impose des entraînements individuels très durs et j'ai changé de mentalité. Je suis devenue bien plus confiante." Après quelques matches amicaux, Bruno Blier a rapidement confié les clefs de l'attaque d'Arras à son Américaine et cette dernière en fait bon usage, bien obligé également de prendre ses responsabilités au sein d'un effectif manquant singulièrement d'expérience. "J'aime jouer avec les jeunes parce qu'elles ont envie d'apprendre", estime Mosch. "Par exemple c'était un mal pour un bien de prendre un tel écart sur notre premier match (-28 contre Montpellier). Nous avons beaucoup changé par la suite. Les joueuses sont restées plus longtemps après l'entraînement, ont plus travaillé. Nous ne voulions pas que cela se reproduise."
Désormais reconnue pour ses qualités de shooteuse sur le Vieux Continent, la meilleure marqueuse LFB espère désormais que sa réputation aura également évolué aux Etats-Unis : "Je pense que c'est la raison pour laquelle il m'a fallu du temps mais je suis en contact avec des équipes pour faire des essais en WNBA cet été." Encore quelques sorties au-dessus des 20 points et les candidats devraient se bousculer au portillon.
Par Julien Guérineau (FFBB).
Article paru dans le BasketBall Magazine n°732 (Février 2008).