Turiaf ménagé avant l'Allemagne
L'Allemagne se dresse samedi sur la route des quarts de finale. Après son faux-pas contre la Slovénie, la France doit rapidement se remettre dans le droit chemin et cela passe par une victoire contre une Mannschaft que les Bleus avaient battue in extremis lors des matches de classement du dernier Mondial, au Japon (75-73). Le défi est de taille puisque la génération menée par Dirk Nowitzki vit ses dernières heures et souhaiterait partir sur un voyage olymique après avoir placé le pays sur la carte du basket européen (médaille de bronze au Mondial 2002, médaille d'argent à l'Euro 2005). La star des Mavs, MVP NBA cette saison, a toujours clamé qu'une participation aux Jeux constituait un objectif prioritaire dans sa carrière. Pour l'heure, il fait tout pour y parvenir et figure à la première place des marqueurs de ce Championnat d'Europe (29,0 pts, 8,7 rbds). Il reçoit un soutien conséquent de son compère Ademola Okulaja (12,7 pts, 9,0 rbds) pour former un duo de 3/4 de haute volée.
Après une mise en route difficile contre les Tchèques (+5), les Allemands ont étrillé la Turquie (+30) et failli réalisé le come-back du tournoi face à la Lituanie quand, menés de 21 points dans le troisième quart-temps, ils sont finalement venus mourir à quatre longueurs. Bref l'Allemagne est en forme, affiche une belle adresse de loin et une attaque performante (80,7 pts de moyenne). Tout le contraire d'une Equipe de France dont le principal souci n'est pas tant l'adversaire que ses propres limites. "Il faut résoudre nos problèmes de basket", prévient ainsi Claude Bergeaud, contri de voir que "le ballon ne vole pas de mains en mains" et que ses troupes n'affichent "aucun rythme". Derrière Tony Parker (25,7 pts) il est en effet difficile de trouver des scoreurs d'appoint et on attend avec impatience un Boris Diaw plus impliqué offensivement. "Il marque le pas", concède le coach français. "C'est le constat. On essaye de le mettre dans le jeu mais quand il a la balle il ne joue pas. Je ne me l'explique pas."
Mais jusqu'à présent la défense (la quatrième du tournoi) permet de demeurer compétitif et la marge de progression en attaque peut prêter à l'optimisme. "Dans toutes les équipes des joueurs attendent, et nous en avons, pour donner plus parce que c'est un match de vie ou de mort", estime Claude Bergeaud qui n'a pu que constater que les favoris de l'Euro avaient connu une soirée difficile mercredi avec les défaites de l'Espagne et de la Grèce.
A propos de Ronny Turiaf, victime d'un traumatisme de l'épaule droite confirmé par des examens pratiqués à Madrid (disjonction acromio-claviculaire de grade 1), le pivot des Lakers suivra de soins adaptés et son entraînement sera aménagé en vue de sa participation au match de samedi. Une décision définitive sera prise vendredi soir.
Par Julien Guérineau, avec Fabrice Canet, Service de Presse FFBB, sur place en Espagne